Attentat de Conflans: un recours déposé contre la fermeture de la mosquée de Pantin

La Grande mosquée de Pantin, le 20 octobre 2020 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
La Grande mosquée de Pantin, le 20 octobre 2020 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

La Fédération musulmane de Pantin a déposé ce mercredi soir un recours contre la fermeture de la mosquée de cette ville de Seine-Saint-Denis, ordonnée lundi par le ministre de l'Intérieur suite à l'attentat contre Samuel Paty, a appris l'Agence France-Presse auprès de son avocat.

"En se bornant à ordonner la fermeture pendant six mois de la seule Grande Mosquée de Pantin, sans expliquer en quoi cette mosquée est spécialement mise en cause et nécessite, elle seule, une fermeture, la préfecture de Seine-Saint-Denis fonde une atteinte grave et manifestement illégale au principe d'égalité", indique le recours devant le Tribunal administratif, consulté par l'AFP.

"Il n'y a pas matière à parler de lien avec le salafisme"

Ce référé-liberté, procédure administrative d'urgence sur laquelle le tribunal doit statuer dans un délai de 48 heures, demande de "suspendre l'arrêté préfectoral" qui ordonnait la fermeture du lieu de culte à partir de mercredi soir, pour une durée de six mois.

"Les vingt-cinq représentants de la Fédération musulmane de Pantin sont tous républicains et opposés fermement aux doctrines salafistes. Il n'y a dès lors pas matière à parler de lien avec le salafisme", souligne le recours déposé par Me William Bourdon.

"On a décidé de faire un recours", a confirmé à l'AFP M'hammed Henniche, responsable de la mosquée.

"Diffusion de propos provoquant à la haine et à la violence"

Le lieu de culte avait notamment partagé sur sa page Facebook, le 9 octobre dernier, une vidéo montrant le père d'une élève de 4ème du collège du Bois-d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), indigné à la suite des cours sur la liberté d'expression dispensés les 5 et 6 octobre par Samuel Paty.

Le 16 octobre, le professeur d'histoire-géographie a été décapité par un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans.

"La grande mosquée de Pantin doit être regardée comme ayant procédé à la diffusion de propos provoquant à la haine et à la violence et susceptibles de contribuer à la commission d'actes de terrorisme", a considéré l'arrêté préfectoral ordonnant sa fermeture.

Cette fermeture, annoncée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a suscité l'incompréhension parmi les fidèles rencontrés mardi aux abords cette mosquée située aux portes de Paris.

Article original publié sur BFMTV.com