Attentat de Charlie Hebdo : Emmanuel Macron garde le projet de musée-mémorial du terrorisme à Suresnes

Ce projet avait été abandonné sous le gouvernement Barnier en raison de « coupes budgétaires ». Une justification qui a fait bondir les associations de victimes du terrorisme.

Emmanuel Macron, ici le 4 octobre à l’Élysée, a fait connaître sa volonté de maintenir le projet de Musée-Mémorial du terrorisme près de Paris.
BENOIT TESSIER / AFP Emmanuel Macron, ici le 4 octobre à l’Élysée, a fait connaître sa volonté de maintenir le projet de Musée-Mémorial du terrorisme près de Paris.

POLITIQUE - Une annonce très symbolique. Le musée-mémorial du terrorisme sur le Mont-Valérien à Suresnes verra finalement le jour. Alors que le projet avait semblé être abandonné en décembre, Emmanuel Macron a finalement déclaré à ceux qui portent le projet depuis quatre ans vouloir le maintenir. La date de l’annonce ne semble pas avoir été choisie au hasard : ce mardi 7 janvier marque les dix ans de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo.

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« Le président de la République nous a assurés hier soir de son engagement pour poursuivre le projet du MMT à Suresnes », a indiqué sur X ce mardi l’historien Henry Rousso, qui avait été nommé président de la mission de préfiguration du projet. « C’est une bonne nouvelle pour toutes les victimes du terrorisme en ce jour commémoratif que de voir la parole de l’État respectée », a-t-il ajouté.

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Le chef de l’État a déclaré vouloir maintenir son « investissement » et soutenir le projet « tel qu’il a été conçu initialement », a rapporté franceinfo. Emmanuel Macron avait initialement promis ce projet le 19 septembre 2018, à l’occasion de la commémoration universelle pour les victimes d’attentats. Le projet devait ouvrir ses portes en 2027 à deux pas de Paris, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Son coût, estimé à 95 millions d’euros répartis sur huit ans, a cependant fini par poser problème, en tant de crise budgétaire.

En décembre, Matignon avait ainsi annoncé l’abandon de ce musée-mémorial, justifiant son désengagement par des « coupes budgétaires ». L’annonce avait pris de court les préfigurateurs du projet, l’historien Henry Rousso et l’ancienne déléguée interministérielle, Elisabeth Pelsez, qui n’avaient pas été consultés au préalable.

La décision d’abandonner le projet avait fait bondir les associations de victimes du terrorisme. « C’est l’expression d’un mépris total tant pour les victimes que pour tous les acteurs du projet qui travaillent dessus depuis cinq ans », avait fustigé auprès de l’AFP Philippe Duperron, président de l’association 13onze15, regroupant les victimes des attentats du 13 novembre 2015.

« L’abandon de ce beau projet voulu par le président de la République et entamé il y a 6 ans est incompréhensible et constitue un manque de respect flagrant pour l’ensemble des victimes du terrorisme et leurs proches », s’était aussi indigné sur X François Molins, procureur de Paris (2011-2018) pendant la vague d’attentats.

En guise d’alternative, le gouvernement avait un temps émis l’hypothèse d’ériger le mémorial national dans le jardin mémoriel conçu par la mairie de Paris pour les victimes des attentats du 13 novembre. « Que l’on puisse confondre ce projet avec le jardin mémoriel […] c’est vraiment n’avoir strictement rien compris », avait fustigé auprès de l’AFP Philippe Duperron, père d’une victime au Bataclan.

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Finalement, la mission de préfiguration du Musée-Mémorial du terrorisme va pouvoir reprendre son travail. Plus de 2 000 objets ont déjà été rassemblés pour constituer les collections du musée : des dons des familles de victimes des attentats, notamment les vêtements portés par des enfants victimes à Nice ou par des otages, des scellés judiciaires ou encore des objets devenus symboliques, comme les tables et les chaises du bar parisien « La belle équipe » avec des impacts de balle du 13 novembre.

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