Attaques Houthis en mer Rouge: BFMTV avec la Marine nationale au large du Yemen
La France en guerre en mer Rouge. Lors de l'attaque du prétolier grec MV Sounion le jeudi 22 août, c'est une frégate française engagée dans la mission Aspides qui a été chargée de secourir les 25 membres d'équipages (deux russes et 23 Philippins) qui ont été pris pour cible par les rebelles Houthis. BFMTV était à bord de cette frégate et a pu filmer cette opération de sauvetage
"Il y a un bateau qui est actuellement dans la mer Rouge, qui est à la dérive, qui est en train de réparer ses machines. Il y a des menaces de drone aérien et des menaces d'attaques de terrain", expliquait au moment de l'attaque Jean-Ythier Verly, commandant de la frégate.
"La première roquette à touché la salle des machines"
Les artilleurs rejoignent leur poste de combat: une barque suspecte a été repérée. Sans personne à bord, car il s'agit d'une embarcation téléguidée trufée d'explosifs et qui se dirige droit vers la frégate. À 400 mètres, le commandant décide d'ouvrir le feu, stoppant ainsi cette barque qui explosera quelques minutes plus tard.
Suspectant de nouvelles attaques, la frégate s'éloigne du pétolier et se concentre sur la mission principale: récupérer l'équipage qui s'est jeté à l'eau dans un petit canot de sauvetage.
Ces 23 Philipins et deux Russes ont été attaqués pour la première fois le mercredi 21 août au large du port d'Hodeida, dans l'ouest du Yémen, par trois projectiles qui ont provoqué un incendie à bord et affecté sa capacité à naviguer. Secourus après 36 heures d'effroi, l'équipage du MV Sounion a été transporté à Djibouti, le port d'escale sûr le plus proche.
"La première roquette à touché la salle des machines et on ne pouvait plus manœuvrer. On était bloqués. Et ensuite, il y a eu les autres impacts vers 7 heures du matin", témoignait à bord de la frégate française l'un des passagers au micro de BFMTV.
Des attaques fréquentes
Lui et son équipage l'ont échappé belle: quelques heures plus tard, les Houthis ont assuré avoir incendié leur pétrolier, avec à bord 150.000 tonnes de prétrole.
Ces insurgés pro-iraniens, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, s'en prennent aux navires qu'ils estiment liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, bombardés par l'armée israélienne depuis plusieurs mois après les attaques du Hamas contre l'État hébreu le 7 octobre 2023.
Les attaques des rebelles houthis ont perturbé le trafic dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition maritime internationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.
Dix-sept membres d'équipage philippins sont aux mains des Houthis depuis la saisie du navire Galaxy Leader en novembre dernier. Un autre est porté disparu depuis l'attaque du MV Tutor en juin.
L'opération militaire Aspides a été lancée en février à la suite des attaques des Houthis contre des navires marchands. Elle est purement défensive, autorisée à faire feu pour défendre les navires ou se défendre elle-même, mais ne peut pas viser des objectifs à terre contre des positions des Houthis au Yémen.