Attaques de drones sur Moscou et en Ukraine, le Kremlin voit des "signaux positifs" venant de Trump
Des attaques de drones d'une ampleur inédite ont visé dans la nuit de samedi à dimanche l'Ukraine et la région de la capitale russe Moscou, ont dénoncé les deux camps.
Alors que le conflit entre Kiev et Moscou fait toujours rage, le Kremlin a dit, lui, voir des "signaux positifs" venant du président élu américain Donald Trump.
"Les signaux sont positifs. Trump, pendant sa campagne électorale, a dit qu'il perçoit tout cela (le conflit en Ukraine, ndlr) via des accords. Et qu'il peut obtenir un accord qui amène à la paix", a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview diffusée dimanche.
"Il parle de paix, pas de confrontation, pas de volonté d'infliger une défaite stratégique à la Russie, ce qui le distingue favorablement de l’administration actuelle", a-t-il poursuivi.
Selon M. Peskov, reste à voir si M. Trump "s'en tiendra à ses déclarations" de campagne.
Avec la victoire mardi à la présidentielle américaine de Donald Trump se pose la question de la pérennité du soutien américain, qui a permis à l'Ukraine de résister aux troupes russes depuis février 2022.
Le milliardaire a promis à plusieurs reprises de trouver rapidement une issue à ce conflit dévastateur, sans expliquer comment il procèderait.
- Attaque sur Moscou -
En attendant, les combats se poursuivent.
Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir neutralisé dans la matinée 34 drones dans la région de Moscou, un nombre record dans le secteur de la capitale russe depuis le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine en 2022.
Selon cette source, 36 autres drones ukrainiens ont été abattus dans deux régions limitrophes de Moscou et dans trois autres frontalières de l'Ukraine.
Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, a affirmé que les interceptions s'étaient notamment déroulées au-dessus des villes de Ramenskoïe et Domodedovo, à une quarantaine de kilomètres au sud-est du centre de Moscou et à proximité d'aéroports.
Selui lui, une femme de 52 ans a été blessée par des éclats, brûlée au visage, au cou et aux mains, et deux maisons ont été incendiées.
Cette opération dans la banlieue de Moscou intervient quatre jours après une attaque massive de drones russes sur la capitale ukrainienne, visée quasiment quotidiennement depuis un mois.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle attaque "record" de 145 drones russes a visé l'Ukraine, a dénoncé sur X le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans un communiqué, l'armée de l'air ukrainienne a indiqué que, à 09H30 (07H30 GMT), 62 de ces 145 drones avaient été neutralisés au-dessus de 13 régions du pays.
Pour l'heure, les autorités ukrainiennes n'ont pas évoqué de possibles victimes, ni revendiqué les frappes de drones visant Moscou.
Kiev dit mener ses frappes sur la Russie, qui visent d'ordinaire surtout des sites énergétiques, en réponse aux bombardements russes meurtriers qui détruisent ses infrastructures et dévastent ses villes depuis le déclenchement par Vladimir Poutine de l'assaut sur l'Ukraine en février 2022.
- Progrès russe dans l'Est -
Sur le front, les troupes ukrainiennes sont en voie d'épuisement, souffrant de leur infériorité en armement et en personnel, et reculant sur de multiples secteurs dans l'est de l'Ukraine, où les troupes russes progressent plus rapidement ces dernières semaines.
La Russie a revendiqué dimanche la conquête d'un nouveau village, celui de Vovtchenka, dans la région ukrainienne de Donetsk (est).
Cette localité est située à environ 5 km de Kourakhové, une cité industrielle qui comptait environ 18.000 habitants avant le conflit et qui abrite à proximité un important gisement de lithium, un minerai rare.
Par ailleurs, des milliers de soldats nord-coréens sont, selon Kiev et les Occidentaux, déployés dans la région russe de Koursk, où l'armée ukrainienne contrôle quelques centaines de kilomètres carrés depuis son opération surprise lancée le 6 août. Kiev assure qu'ils ont déjà été engagés dans des combats.
Les Occidentaux refusent toutefois d'autoriser Kiev à frapper en profondeur le territoire russe avec les armes qu'ils fournissent et d'abattre les engins russes visant les villes ukrainiennes, de crainte que cela n'entraîne une escalade.
Volodymyr Zelensky rétorque que Moscou mène déjà une escalade et a rejeté jeudi l'idée de discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie ou de lui faire la moindre "concession", après que Moscou a intimé aux Occidentaux de négocier sous peine de "destruction de la population ukrainienne".
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