Attaque de policiers au marteau devant Notre-Dame: Farid Ikken condamné à 28 ans de prison

Les forces de l'ordre devant l'église de Notre-Dame de Paris, après l'attaque le 6 juin 2017. - Bertrand GUAY / AFP
Les forces de l'ordre devant l'église de Notre-Dame de Paris, après l'attaque le 6 juin 2017. - Bertrand GUAY / AFP

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné ce mercredi Farid Ikken à 28 ans de réclusion criminelle pour avoir attaqué des policiers au marteau devant la cathédrale Notre-Dame en juin 2017, blessant l'un d'eux.

L'ancien étudiant algérien de 43 ans, dont la peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers, a également été condamné à une interdiction définitive du territoire français.

L'avocate générale avait requis une peine de vingt-cinq à vingt-huit ans de réclusion criminelle. Dans ses réquisitions, la magistrate a qualifié l'accusé d'"extrémiste total" et de "fanatique de l'Etat islamique" et rappelé qu'il avait exprimé sa "satisfaction du devoir accompli" et s'était "identifié aux pires terroristes qui ont commis des attentats en France".

"C'est l'heure de la vengeance"

Le 6 juin 2017, sur le parvis de Notre-Dame, Farid Ikken avait bondi sur un groupe de trois policiers, frappant l'un d'eux avec un marteau à deux mains en criant "C'est pour la Syrie !" Le policier, légèrement blessé à la tête, et un de ses collègues ouvrent le feu. Blessé au thorax, Farid Ikken était interpellé.

Dans ses affaires, les policiers trouveront un ordinateur et des clés USB remplis de propagande jihadiste, ainsi qu'une vidéo où il prête allégeance au groupe Etat islamique (EI) et annonce, "c'est l'heure de la vengeance, c'est l'heure du jihad".

Défiance envers la justice française

Il avait alors rapidement reconnu les faits, niant en revanche avoir voulu tuer les policiers. Farid Ikken avait alors affirmé aux enquêteurs avoir voulu les blesser dans un "acte de résistance politique" destiné à "attirer l'attention de l'opinion publique française sur le massacre de (ses) petits frères et soeurs à Mossoul (Irak) et en Syrie par l'armée française" par ses bombardements contre l'EI au sein de la coalition occidentale.

Lors de son procès, l'accusé a récusé ses avocats, déclarant vouloir se défendre seul, puis a refusé de répondre aux questions. Un nouveau signe de défiance vis-à-vis d'un système judiciaire qui, estime-t-il, se trompait en parlant de lui comme d'un "radicalisé" lié à une "entreprise terroriste".

Article original publié sur BFMTV.com