L'OIAC a achevé sa mission sur une attaque chimique à Douma

par Anthony Deutsch

AMSTERDAM (Reuters) - Les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont achevé leur mission dans la ville syrienne de Douma, dans la Ghouta orientale, théâtre selon les Occidentaux d'une attaque chimique début avril imputée aux forces syriennes, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.

Partis pour Damas le 14 avril, ils sont revenus jeudi soir aux Pays-Bas.

Les inspecteurs de l'OIAC ont prélevé à Douma des échantillons et interrogé des témoins pour déterminer la réalité de cette attaque, qui selon l'opposition syrienne aurait fait des dizaines de morts.

La fin de leur mission, qui ne vise pas à déterminer les responsabilités d'une éventuelle attaque chimique, a été confirmée par le ministère russe de la Défense.

L'attaque chimique présumée à Douma, le 7 avril, a conduit les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne à mener dans la nuit du 13 au 14 avril des frappes de représailles contre des sites liés à un programme militaire chimique clandestin du régime syrien.

Les inspecteurs ont pu visiter deux sites qui auraient été visés par l'attaque du 7 avril. Les échantillons recueillis, déposés au laboratoire de l'OIAC, vont être divisés en plusieurs lots qui seront ensuite étudiés par des laboratoires nationaux.

Habituellement, les résultats sont disponibles au bout de trois ou quatre semaines. Quels qu'ils soient, ce n'est pas le rôle de l'OIAC de désigner un coupable.

Moscou et Damas affirment que l'attaque présumée de Douma n'était qu'une mise en scène orchestrée par les groupes rebelles, alors que les forces gouvernementales syriennes avaient repris la quasi-totalité de la Ghouta orientale.

Le 26 avril, la Russie et la Syrie ont présenté devant l'OIAC plusieurs civils syriens résidant dans la région et en parfaite santé, afin de contester les accusations occidentales.

Cette réunion a été boycottée notamment par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

(Avec Maria Kiselyova à Moscou; Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)