"Une atmosphère d'attente": ce touriste Français présent au Liban a choisi de rester dans le pays
La crainte d'une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais. Ce dimanche 4 août, le ministère des Affaires étrangères a invité dans un communiqué, dans le sillage des États-Unis et du Royaume Uni, les ressortissants français "à prendre leurs dispositions maintenant pour quitter le Liban dès que possible".
"Pour l'instant je reste"
Joint par BFMTV ce dimanche, Laurent Sabouret, touriste français au Liban, temporise, et explique ne pas souhaiter rentrer en France pour le moment. "On attend de voir comment les choses évoluent, mais pour l'instant je reste", explique-t-il. Et ce en dépit des recommandations du Quai d'Orsay.
"La situation se complique. Mais pour l'instant c'est plutôt une atmosphère d'attente". Il explique que sur place, ceux avec qui il échange "ne pensent pas qu'il y aura de conflit généralisé comme il y a eu en 2006". "Mais plutôt des frappes potentielles localisées".
Il y a 18 ans, le conflit avait débouché sur une guerre en juillet 2006, après l'enlèvement par le Hezbollah libanais de deux militaires israéliens.
Une situation pourrait toutefois l'inciter à quitter la capitale libanaise.
"Si jamais il y avait des frappes importantes sur les infrastructures, le pont ou l'aéroport, évidemment la situation serait différente. Il faudrait trouver une solution", précise-t-il encore à BFMTV. "Certaines compagnies ont suspendu leurs vols, mais pas les petites compagnies, qui proposent des escales".
Le Hezbollah promet une "riposte inéluctable"
Pourtant, la situation actuelle ne présage pas d'un apaisement dans les heures ou les jours à venir. D'autant plus après les menaces de riposte de l'Iran, du Hamas palestinien et du Hezbollah à l'assassinat mercredi 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël.
Et après une frappe israélienne la veille qui a tué le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth. L'organisation islamiste libanaise a même promis une "riposte inéluctable" contre Israël, après la mort de son chef militaire.
Commémoration de l'explosion dans le port
Des tensions ravivées, 4 ans jour pour jour après l'explosion meurtrière qui avait soufflé le port de Beyrouth. L'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire dévastait alors des quartiers entiers de la capitale, tuant plus de 220 personnes et faisant plus de 6.500 blessés.
Emmanuel Macron a redit ce dimanche "l'engagement indéfectible" de la France auprès du Liban.
Les craintes d'une guerre totale entre Israël et le Hezbollah libanais pèsent lourdement sur la sinistre commémoration, alors que plusieurs marches devaient converger vers le port de Beyrouth ce jour pour rendre hommage aux victimes, et réclamer des comptes aux responsables, l'enquête étant au point mort.