ATLAS. Sur les cartes, des vides éclairants

Les vides des cartes peuvent résulter de choix politiques ou culturels, ou être faits pour rendre visibles, par contraste, certaines informations.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°929/930, daté juillet/ août 2024.

Et si les blancs des cartes étaient porteurs d'informations ? Tel est l'angle d'attaque d'un atlas peu ordinaire : "Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire".

Engouement pour les explorations scientifiques

Jadis, les terrae incognitae étaient comblées par des créatures fantasmagoriques. Mais dès la fin du 18e siècle, les cartographes ont préféré laisser en blanc ce qu'ils ignoraient. Lorsqu'il dresse la carte de l'île Bourbon (La Réunion) en 1722, l'ingénieur Denis Denyon détaille son littoral, laissant l'intérieur en blanc.

Les vides des cartes ont aussi participé à l'engouement pour les explorations scientifiques et aiguisé les appétits de conquêtes coloniales. Ils peuvent résulter de choix politiques ou culturels, ou être faits pour rendre visibles, par contraste, certaines informations.

Des lacunes persistes

"Et ce qui est invisibilisé porte donc un sens", soulignent les deux auteurs géographes qui nous offrent dans cet ouvrage l'analyse d'une quarantaine de cartes. Car, malgré le déluge actuel de données numériques, les lacunes persistent, révélant des territoires délaissés, l'absence de routes, d'électricité, etc.

"Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire", Sylvain Genevois et Matthieu Noucher, cartes par Xemartin Laborde, Autrement, 128 p., 29 €

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