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Athènes suggère de lier remboursement de la dette et croissance

Dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel, le ministre grec de l'Economie Georgios Stathakis suggère de lier le remboursement de la dette au taux de croissance économique du pays afin de trouver une solution "réaliste" au problème du poids de la dette. /Photo prise le 30 janvier 2015/REUTERS/Yannis Behrakis

BERLIN (Reuters) - Le ministre grec de l'Economie suggère de lier le remboursement de la dette grecque au taux de croissance économique du pays afin de trouver une solution "réaliste" au problème du poids de la dette.

"Pour le moment, nous consacrons environ 5% de notre produit intérieur brut au paiement des intérêts de la dette. Ce serait mieux si nous lions le remboursement à la croissance: si la croissance est élevée, nous payons davantage, si elle est faible, nous payons moins", explique Georgios Stathakis dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

La Grèce, dont la dette dépasse 320 milliards d'euros, soit 175% du PIB, doit rembourser d'ici fin février 2,3 milliards d'euros de dette et devra faire face l'été prochain à une échéance d'environ 10 milliards d'euros.

Ne souhaitant pas prolonger son programme d'assistance, le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras a entamé des négociations difficiles avec ses créanciers - Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) - tout en attendant le versement de la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros du programme en cours.

Interrogé par le Spiegel sur la capacité du gouvernement à honorer l'échéance de février, Georgios Stathakis répond: "Nous allons les rembourser." A la question de savoir comment Athènes entend s'y prendre, il répète: "Nous allons les rembourser."

Alors que la chancelière allemande Angela Merkel a une fois encore exclu samedi d'effacer une partie de la dette grecque, le ministre de l'Economie se dit dans cet entretien ouvert aux discussions.

"Il faut attendre de voir ce que les négociations (avec les créanciers) vont donner et si de nouvelles propositions réalistes peuvent permettre de résoudre le problème de la dette", souligne-t-il.

"Il n'y a pas seulement les idées que nous avons à ce sujet, il y a aussi des débats en Allemagne et au sein du FMI. Tout est possible", insiste Georgios Stathakis.

Le ministère des Finances allemand a démenti vendredi une information du Spiegel selon laquelle Berlin serait disposé à discuter d'une nouvelle aide de 20 milliards d'euros à la Grèce si Alexis Tsipras accepte en contrepartie de mener des réformes sous le contrôle de ses créanciers.

(Paul Carrel; Tangi Salaün pour le service français)