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Athènes conditionne le remboursement de juin à un accord

La Grèce ne versera pas au Fonds monétaire international (FMI) un remboursement prévu le 5 juin si aucun accord n'est conclu d'ici là avec ses créanciers, selon le porte-parole de Syriza, le parti au pouvoir, au Parlement. /Photo prise le 5 mai 2015/REUTERS/Alkis Konstantinidis

ATHENES (Reuters) - La Grèce ne remboursera pas au Fonds monétaire international (FMI) la prochaine échéance de ses prêts, le 5 juin, si aucun accord n'est conclu d'ici là avec ses créanciers, a déclaré mercredi le porte-parole de Syriza, le parti au pouvoir, au Parlement.

La Grèce doit effectuer plusieurs remboursements au FMI en juin pour un montant global d'environ 1,5 milliard d'euros. Confrontée à un manque de liquidités, elle est engagée dans des négociations avec ses partenaires européens et le FMI pour obtenir une nouvelle aide de leur part en échange de réformes socio-économiques.

"Nous sommes arrivés au moment où les négociations doivent aboutir. C'est désormais le moment de vérité, le 5 juin", a dit Nikos Filis à l'antenne de la chaîne de télévision ANT1.

"S'il n'y a pas d'accord d'ici là qui règle le problème actuel de financement, ils n'auront pas d'argent", a-t-il ajouté.

"Nous ne disposons pas (des fonds nécessaires) pour effectuer ce versement et cela fait partie de la discussion", a précisé le député de Syriza, en soulignant que le gouvernement privilégiait le paiement des traitements des fonctionnaires et les retraites.

Le sentiment d'urgence exprimé par Nikos Filis semble partagé par l'Union européenne, engagée dans les discussions avec Athènes aux côtés du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE).

"Il faut maintenant aller vite, il faut accélérer, c'est dans les quelques semaines qui viennent qu'un accord doit être réalisé", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, lors d'une audition mercredi devant la commission des Finances et des Affaires européennes du Sénat français.

Il a souligné qu'il restait "des écarts tout à fait importants aussi à combler", notamment sur la réforme des retraites et du marché du travail.

De son côté, Nikos Filis a déclaré que les négociateurs grecs tentaient de conclure un accord ne prévoyant pas de nouvelles baisses des retraites et visaient une révision à la baisse de l'excédent primaire du budget grec et une restructuration de la dette.

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a répété de son côté qu'il espérait conclure un accord avec l'UE et le FMI d'ici début juin.

"Cet accord doit être conclu d'ici la première semaine de juin", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Athènes.

Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a lui exprimé une nouvelle fois son scepticisme sur l'issue des discussions: prié par le Wall Street Journal de dire s'il tiendrait encore aujourd'hui ses propos de la fin 2012, lorsqu'il avait assuré que la Grèce ne ferait pas défaut, il a répondu: "Il faudrait que je réfléchisse très longtemps avant de répéter cela dans la situation actuelle."

"La décision souveraine, démocratique, du peuple grec nous a placé dans une situation très différente", a-t-il ajouté.

(Angeliki Koutantou et George Georgiopoulos, avec Jean-Baptiste Vey à Paris; Bertrand Boucey et Myriam Rivet pour le service français)