"Astérix": Fabcaro et Didier Conrad dévoilent les premiers indices sur l'histoire du 41e album

Un nouvel album qui emmènera Astérix et Obélix loin de Gaule, dans un pays où ils ne sont jamais allés, et qui évoquera un peu l'actualité. C'est la promesse du 41e tome des aventures des irréductibles Gaulois, dont la sortie est prévue le 23 octobre 2025.

En attendant, les facétieux Fabcaro (scénario) et Didier Conrad (dessin) ont publié une bande-annonce, sous la forme d'une planche, pour permettre aux lecteurs et aux lectrices de deviner la prochaine destination du duo le plus célèbre de la BD franco-belge.

L'air inquiet, Obélix lance à Astérix: "On est encore obligé de partir en voyage?!!" "Il le faut", lui répond son complice. "Ça te fera du bien de prendre le soleil, tu es tout pâle." Un mot qui revient à plusieurs reprises dans la planche.

En Chine?

Les Gaulois partent-ils donc dans un pays au soleil? Fabcaro botte en touche: "Je n'ai le droit de rien dire! On peut prendre le soleil à Stockholm comme à Marrakech. La page annonce permet de montrer un Obélix plutôt casanier. Là, ils vont prendre l'air."

La destination s'est imposée facilement. "La première étape a été de se demander où ils n'étaient pas allés et où j'avais envie d'aller", glisse Fabcaro. "Une fois que j'ai eu le point de départ, tout s'est déroulé naturellement."

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Et pourtant il est "de plus en plus difficile" de trouver une destination où les Gaulois ne se sont jamais rendus. "Le champ des possibles se réduit", concède Fabcaro. Mais "comme la société évolue, il y aura de nouvelles thématiques."

Didier Conrad est ravi du choix du scénariste. "C'est un pays où on voulait aller depuis longtemps. Ce n'était pas évident de le faire. Mais je suis très content parce qu'on a un vrai album de voyage avec une destination reconnaissable."

Le dessinateur a pu trouver de la documentation pour l'aider à illustrer l'album. "Il existe des références antiques pour l'endroit où on est dans cet album. Il existe tout ce qu'il faut!" Ils n'iront pas en Chine, puisque c'est là que se déroule le film de Guillaume Canet.

De nouveaux personnages

Dans la planche, Obélix suggère à Astérix d'envoyer à leur place Ordralfabétix et Cétautomatix. "Eux aussi ils sont tout pâles", plaide le Gaulois. Le duo d'irréductibles va-t-il se transformer un quatuor le temps de cet album?

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"En tout cas, il y a de nouveaux personnages. Je ne peux pas vous dire grand-chose de plus", sourit le scénariste. "Je me suis amusé (à écrire ce tome). C'est la base. Si je ne m'amuse pas, il y a peu de chance que les autres s'amusent."

"Cette page, je l'ai conçue comme une page qui aurait pu s'insérer dans l'album. Elle est dans une suite logique, entre la page 2 et la page 3. Je me suis fait un petit jeu tout seul", ajoute Fabcaro.

"Un lien avec l'époque"

Fabcaro, qui ne devait signer à l'origine qu'un seul tome, en remplacement de Jean-Yves Ferri, ne boude pas son plaisir de retrouver cet univers. "Ce n'était pas prémédité. Je suis ravi de retrouver ces personnages, ce rythme de boulot."

Impossible pour lui de ne pas avoir une pensée pour René Goscinny quand il écrit Astérix. "Je me demande si Goscinny aurait validé ça", dit-il, avant d'ajouter: "Lui, il aurait fait mieux. Il ne faut pas essayer de faire du Goscinny. C'est impossible."

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Didier Conrad se réfère de son côté toujours à Albert Uderzo en commençant un nouvel album. "A chaque fois, je passe pratiquement un mois à revisiter ce qui a été fait (...) pour me réentraîner dans le style" d'Uderzo.

Dans L'Iris blanc, Fabcaro avait glissé un clin d'œil à l'actualité et avait évoqué la mode du développement personnel. Il évoquera aussi "un sujet d'actualité" dans le prochain album. "J'ai essayé de garder un lien avec l'époque."

Scénario terminé

Il y aura aussi des caricatures de personnalités. Mais pas de figures politiques, prévient Didier Conrad. "Je me rappelle qu'il y a une (personnalité). Mais je ne sais pas s'il y en a plus."

L'album est bien avancé. Les crayonnés sont presque terminés. L'encrage commencera en janvier. Et les couleurs en mars. Fabcaro va "travailler jusqu'au tout dernier moment" pour peaufiner ses dialogues.

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"J'ai fini le plus gros, mon scénario", poursuit le scénariste. "A chaque retour de crayonné, on relit avec l'éditeur et on se dit qu'on pourrait modifier ce mot ou cette bulle. Jusqu'au bout, on modifie les détails pour une histoire de rythme, d'efficacité."

Le précédent album, L'Iris Blanc, le premier avec Fabcaro, avait rencontré un immense succès en octobre 2023, avec 2,2 millions d'exemplaires vendus en français. Soit une croissance de 2% par rapport au tome 39.

"Pas évident de tenir un secret"

Malgré ce succès exceptionnel, Fabcaro ne ressent aucune pression. Ce second album a même été "plus facile". "La pression, heureusement, je ne l'ai jamais quand je travaille. Je suis dans une espèce de bulle", assure-t-il.

"Je suis parti dans mon aventure, avec mes personnages. J'ai l'impression d'avoir 9 ans et de jouer aux Playmobil", complète-t-il. "La pression vient quand le livre sort. Quand L'Iris blanc est sorti, je ne faisais pas le malin."

D'ici là, Fabcaro doit garder le secret. "Cette histoire de secret, c'est horrible! J'ai su que je faisais Astérix un an avant de l'annoncer. Pendant un an, j'ai eu l'impression de bosser pour le FBI ou la CIA. Ce n'est pas évident de tenir un secret."

Outre la sortie du 41e tome, l'année 2025 sera marquée par deux autres événements liés à Astérix. Une série animée inspirée du Combat des chefs réalisée par Alain Chabat pour Netflix est prévue au premier semestre. Idéfix fêtera aussi ses 60 ans.

Article original publié sur BFMTV.com