Une association israélienne dénonce la décapitation d'un Palestinien en raison de son homosexualité

Ville d'Hébron - Cisjordanie occupée - capture d'écran - GOOGLE MAPS
Ville d'Hébron - Cisjordanie occupée - capture d'écran - GOOGLE MAPS

Un Palestinien homosexuel a été décapité en Cisjordanie occupée en raison de son orientation sexuelle, a indiqué vendredi une organisation israélienne de défense des droits LGBT+, la police palestinienne contestant le motif du crime.

Selon la police palestinienne, Ahmed Abou Murkhiyeh, 25 ans, a été découvert décapité mercredi à Hébron, ville du sud de la Cisjordanie dont il était originaire.

Dans un communiqué, les proches du jeune homme ont indiqué qu'il avait été tué "alors qu'il rendait visite à sa famille à Hébron", sans donner plus de précisions sur les circonstances de son décès.

Selon Rita Petrenko, directrice de l'association israélienne al-Bait al-Mokhtalef, Ahmed Abou Murkhiyeh avait contacté cette organisation en avril 2021 après avoir fui la Cisjordanie où il craignait d'être persécuté, et vivait depuis dans des refuges associatifs en Israël.

"Il n'avait pas contacté" sa famille depuis et préparait une demande d'asile pour le Canada, a-t-elle déclaré à l'AFP.

La police conteste l'homosexualité du jeune homme

Quelques heures avant sa mort, il se trouvait à Tel-Aviv et n'avait pas l'intention de se rendre à Hébron, a indiqué Mme Petrenko, se demandant comment il avait pu se retrouver ensuite dans cette ville.

"Je pense qu'il a été tué en raison de son orientation sexuelle", a-t-elle ajouté.

La police palestinienne a rapporté son meurtre dans un communiqué jeudi, sans avancer de motif. Elle conteste cependant l'homosexualité de la victime alors que plusieurs sources de sécurité palestiniennes ont affirmé à l'AFP que le meurtre était lié à un trafic de drogue. Un membre de sa famille a été arrêté, d'après ces sources ayant requis l'anonymat.

Rami Fahel, directeur de l'association arabe israélienne Alwan de défense de la communauté LGBT+, a indiqué à l'AFP avoir rencontré Abou Murkhiyeh à plusieurs reprises dont au moins une fois à Tel-Aviv. Sa famille affirme de son côté qu'il habitait en Jordanie.

L'homosexualité reste un sujet largement tabou dans la société palestinienne. D'après des ONG de défense des droits humains, Israël a accordé des permis de séjour à quelques personnes de la communauté LGBT+ craignant d'être persécutées dans les Territoires palestiniens.

Contacté par l'AFP, le Cogat, l'organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens, n'a pas indiqué s'il avait accordé un permis de séjour à Ahmed Abou Murkhiyeh.

Article original publié sur BFMTV.com