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Aux assises du Nord, la "grosse bêtise" d'une mère jugée pour avoir étouffé son bébé

Une cour d'assises (illustration) - PASCAL GUYOT
Une cour d'assises (illustration) - PASCAL GUYOT

Elle a étouffé sa fille avec un oreiller, pour "ne plus l'entendre": le procès d'une femme de 25 ans, jugée pour le meurtre de son bébé de neuf mois en 2018, s'est ouvert vendredi devant les assises du Nord.

"Je ne me sentais pas bien. Je ne sais pas ce qui m'a pris", a gémi l'accusée vendredi, reconnaissant le meurtre. Silhouette frêle, cheveux tirés, elle a peiné à répondre aux questions, disant "ne pas se souvenir exactement".

Le 29 mai 2018, les secours avaient découvert la petite Aliana inanimée vers 4 heures du matin, au domicile de ses parents à Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Selon les légistes, elle est décédée des suites d'une asphyxie, provoquée par une "obstruction" des voies respiratoires pendant "plusieurs minutes".

Cette nuit-là, la mère Nicole Follet ment aux enquêteurs: elle accuse son compagnon David.

Elle raconte alors qu'après une soirée chez le frère de ce dernier, elle est rentrée seule avec sa fille avant minuit, pour préparer un biberon. David, rentré plus tard très alcoolisé, serait devenu violent et l'aurait enfermée dans la salle de bains. Elle assure avoir entendu son bébé émettre un cri, puis l'avoir découverte inanimée à l'étage.

"Ne plus entendre ses cris"

Mais lors d'une seconde audition, elle change de version. Elle explique cette fois que c'est sur le chemin du retour de sa soirée, après avoir mal positionné Aliana dans son porte-bébé ventral, qu'elle a noté qu'elle ne bougeait plus. Elle aurait essayé de la réanimer, voulu appeler les secours sans parvenir à trouver son téléphone, puis se serait elle-même enfermée dans la salle de bains.

Laissée libre sous contrôle judiciaire, Nicole Follet, ex-enfant placée, est alors domiciliée chez son ancienne famille d'accueil, dont elle se sent proche.

Auprès de cette assistante maternelle, qu'elle appelle "sa tatie", elle se confie quelques mois plus tard: "J'ai fait une grosse bêtise", lâche-t-elle, avouant avoir étouffé sa fille avec un oreiller, dans un moment de colère, pour "ne plus entendre ses cris" mais sans intention de tuer, selon elle.

Elle réitèrera ses aveux devant le juge d'instruction. Elle racontera aussi avoir déjà étouffé sa fille à trois reprises dans le passé, et l'avoir chaque fois réanimée en la secouant, avant de finalement contester ces violences.

Article original publié sur BFMTV.com