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Assia Djebar, mort d'une grande voix de l'émancipation des femmes

L'écrivaine algérienne Assia Djebar (g), membre de l'Académie française, aux côtés d'un de ses homologues, Alain Decaux (d) à l'Académie francaise le 22 juin 2006 à Paris

La romancière algérienne était devenue, en 2005, la première personnalité maghrébine élue à l'Académie française.

Grande voix de l’émancipation des femmes musulmanes et du dialogue des cultures, l’écrivaine algérienne Assia Djebar, membre de l’Académie française, est décédée vendredi dans un hôpital parisien à Paris à l’âge de 78 ans. Elle sera enterrée, selon ses vœux, dans son village natal de Cherchell, à l’ouest d’Alger, la semaine prochaine, selon la radio publique algérienne.

François Hollande a rendu hommage, dans un communiqué, «à cette femme de conviction, aux identités multiples et fertiles qui nourrissaient son œuvre, entre l’Algérie et la France, entre le berbère, l’arabe et le français».

Figure majeure de la littérature maghrébine d’expression française, Assia Djebar a publié une vingtaine de romans, témoignages, recueils de poèmes, traduits dans une vingtaine de langues. Elle était aussi cinéaste. Lauréate en 2000 du prix allemand de la Paix, élue à l’Académie française en juin 2005, elle fut citée à plusieurs reprises pour le prix Nobel de littérature.

De son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, cette fille d’instituteur, née le 30 juin 1936 à Cherchell, à 150 km à l’ouest d’Alger, publie son premier roman, la Soif, alors qualifié de «saganien», à l’âge de 19 ans. «C’était un air de flûte qui continue à être entendu et à être juste», dira-t-elle des années plus tard. Son nom de plume, Assia, signifie «la consolation», et Djebar, «l’intransigeance».

Première femme musulmane admise à l’Ecole normale supérieure de Paris en 1955, elle défend dans son œuvre pendant plus d’un demi-siècle le droit des femmes, prônant l’émancipation des musulmanes.

Elégante silhouette et visage grave illuminé par son sourire, elle prend dans sa jeunesse le parti de l’indépendance de l’Algérie, alors sous domination française, mais décide d’écrire en français. Elle enchaîne les romans jusqu’au milieu des années 1960, les Impatients (1958), les Enfants du nouveau monde (1962)…

De (...)

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