Publicité

Assassinat de Samuel Paty: le terroriste et le père qui a posté une vidéo ont échangé à trois reprises

Hommage au professeur d'un collège des Yvelines décapité en pleine rue, le 17 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) 
 - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Hommage au professeur d'un collège des Yvelines décapité en pleine rue, le 17 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Abdoullakh A., l'auteur de l'assassinat de Samuel Paty, a échangé à trois reprises, selon nos informations, avec Brahim C., le père d'une collégienne qui s'était plaint du professeur dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Face aux enquêteurs, l'homme a expliqué ne pas connaître l'assaillant et ne pas se souvenir de leurs échanges. Il a affirmé n'avoir jamais eu connaissance du projet du terroriste contre l'enseignant.

De multiples échanges

Le vendredi 9 octobre, peu après 19 heures, le terroriste a appellé une première fois le père de famille. La conversation entre les deux a été brève. Le père a dit aux enquêteurs ne pas se souvenir de cette conversation, car il n'a pas cessé, dans les jours précédents, de parler ou d'écrire à des gens inconnus, qui le contactaient à la suite de sa vidéo et de son post Facebook.

Le samedi 10 octobre, en fin de journée, le terroriste lui a écrit cette fois-ci. Ils ont échangé quelques messages. L'assaillant lui a indiqué avoir découvert qu'il y a eu "exactement la même histoire en 2015". Le père lui a répondu que "grâce à allah", cela ne lui disait rien.

Trois jours après, ils se sont de nouveau appellés, mais Brahim C. a encore une fois affirmé ne pas se souvenir de cet appel et de la teneur de la conversation.

Présenté à un juge antiterroriste

Brahim C. fait partie des sept personnes qui ont été déférées, dans la nuit de mardi à mercredi, pour être présentées à un juge antiterroriste en vue de l'ouverture d'une information judiciaire et d'éventuelles mises en examen.

Ce père d'une collégienne est à l'origine de plusieurs vidéos, diffusées les 7 et 12 octobre, dans lesquelles il dénonce le fait que Samuel Paty a montré des caricatures à ses élèves, appelle à l'exclusion du professeur et donne l'adresse du collège. Il a également déposé plainte pour "diffusion d'image à caractère pornographique".

Parmi les autres personnes déférées se trouvent le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, deux mineurs soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime, et trois amis de du terroriste qui s'étaient spontanément livrés aux policiers.

Article original publié sur BFMTV.com