Assassinat de Samuel Paty: le parcours du terroriste dans les heures avant l'attentat se précise

Le collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à l'enseignant Samuel Paty - Bertrand Guay - AFP
Le collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à l'enseignant Samuel Paty - Bertrand Guay - AFP

Quatre jours après l'assassinat de Samuel Paty, vendredi après-midi, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le parcours de l'assaillant avant son passage à l'acte se précise.

Jeudi, la veille du drame, Abdoullakh A. s'est promené à Rouen avec deux de ses amis. C'est à ce moment-là que le réfugié tchétchène de 18 ans s'est procuré l'arme du crime. Le père d'Azim, l'une des personnes qui accompagnait l'assaillant, a affirmé sur BFMTV que ce dernier a vu un magasin qui vend des couteaux et a indiqué vouloir en acheter un pour l'offrir à "son grand-père", comme "souvenir".

Les trois hommes sont ensuite rentrés chez Azim. Abdoullakh A. a alors déballé la boîte contenant l'objet, ce qui a intrigué son ami, selon le récit fait par son père. Toujours selon lui, le jeune réfugié lui a assuré qu'il souhait simplement vérifier l'état du couteau, avant de le remettre dans sa boîte. Le père d'Azim, lorsqu'il a entendu son fils lui raconter cette histoire, le soir de l'assassinat, dit lui avoir conseillé de se rendre au commissariat pour en parler.

Devant le collège à 14 heures

Vendredi, un ami d'Abdoullakh A. l'a conduit d'Evreux (Eure), où il réside, à Conflans-Sainte-Honorine. Il s'est spontanément présenté aux policiers, de même qu'Azim. Parmi les gardés à vue se trouve également un collégien qui a raconté aux enquêteurs avoir été abordé par le terroriste aux alentours de 14h, moins de trois heures avant l'assassinat de Samuel Paty.

Le garçon de 14 ans a indiqué que l'assaillant lui a demandé de lui désigner le professeur au moment de sa sortie de l’établissement, en échange d’argent. À la main, l’homme a une liasse de billets, contenant plus de 300 euros. Toujours selon son récit, Abdoullakh A. lui a expliqué vouloir trouver le professeur pour le filmer et exiger de lui des excuses filmées pour avoir montré en classe des caricatures du prophète, sans évoquer d’action plus violente.

Des versions divergentes

Le collégien, qui a dit ne pas s'être douté de la suite des événements, a parlé à d'autres élèves de la somme qu'il détenait. Avec quatre d'entre eux, ils ont attendu devant le collège, sans prévenir un adulte de la situation, que ce soit un surveillant, un professeur ou même un de ses proches.

Abdoullakh A., en attendant la sortie du professeur, est resté à proximité du collège, sur le parking, selon l'adolescent. Les versions divergent, ensuite, entre les collégiens, pour indiquer qui a prévenu l'assaillant que Samuel Paty sortait de l'établissement, mais l'un d'eux l'a manifestement désigné. Aucun n'a assisté à la suite des événements.

Quinze personnes sont actuellement en garde à vue. Parmi elles se trouvent donc Azim et la personne qui a transporté l'assaillant, mais également quatre collégiens.

Article original publié sur BFMTV.com