Assad porte la responsabilité des frappes américaines, disent Paris et Berlin

Le président syrien Bachar al Assad, accusé d'être derrière l'attaque au gaz commise mardi dans le nord-ouest du pays, porte l'"entière responsabilité" des frappes menées par Washington contre une base aérienne syrienne, ont estimé vendredi François Hollande et Angela Merkel. /Photo d'archives/SANA/Reuters

PARIS (Reuters) - Le président syrien Bachar al Assad, accusé d'être derrière l'attaque au gaz commise mardi dans le nord-ouest du pays, porte l'"entière responsabilité" des frappes menées par Washington contre une base aérienne syrienne, ont estimé vendredi François Hollande et Angela Merkel. Le président français et la chancelière allemande se sont entretenus au téléphone ce vendredi sur la situation en Syrie, peut-on lire dans un communiqué conjoint de l'Elysée et de la chancellerie. "A la suite du massacre chimique perpétré le 4 avril à Khan Cheikhoune dans le nord-ouest de la Syrie, une installation militaire du régime syrien utilisée pour des bombardements chimiques a été détruite cette nuit par des frappes américaines", déclarent les deux dirigeants, précisant en avoir été préalablement informés. Les Etats-Unis ont procédé aux tirs d'une soixantaine de missiles contre cette base aérienne, proche de la ville de Homs, un changement de stratégie des Américains. [nL8N1HF1V0] "Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", estiment François Hollande et Angela Merkel. "C’est ce que la France avait demandé à l'été 2013 au lendemain de l’attaque chimique de la Ghouta." "La France et l’Allemagne poursuivront donc leurs efforts avec leurs partenaires dans le cadre des Nations Unies pour sanctionner de la manière la plus appropriée les actes criminels liés à l’utilisation des armes chimiques interdites par tous les traités", poursuivent-ils. Dans le même temps, Paris et Berlin appellent "la communauté internationale à se rassembler en faveur d’une transition politique en Syrie, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité et au communiqué de Genève". Lors d'une intervention devant la presse à Annonay (Ardèche), François Hollande a insisté sur cette possibilité "d'ouvrir des négociations" dans la perspective d'un règlement politique. "Voilà pourquoi la France va, avec ses partenaires, notamment européens, prendre toutes les initiatives pour que nous puissions relancer le processus menant à une transition en Syrie", a-t-il dit. François Hollande, qui s'est également entretenu à ce sujet avec le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, a réuni en début de soirée un conseil de défense à l'Elysée. Il a souligné dans un communiqué diffusé à l'issue de cette réunion que l'attaque chimique de Khan Cheikhoune, tout comme "l'attaque terroriste survenue à Stockholm" dans l'après-midi, [nL8N1HF459] "confirmaient la nécessité d’avancer simultanément dans la lutte contre Daech à travers une intensification des actions de la coalition, et la négociation politique en Syrie en vue d’une transition acceptée par tous." "Ces deux aspects sont indissociables pour obtenir une victoire réelle et durable contre le terrorisme", peut-on lire dans ce document. (Marine Pennetier, Elizabeth Pineau et Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)