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Asile : le partage du travail

A Calais le 1er juin, des policiers barrent la route à un migrant cherchant à se rendre à une distribution de vivres.

Les critiques sévères du Défenseur des droits sur la situation à Calais ont suscité des réactions contradictoires : le président de la République française a appelé «à la plus grande humanité» tandis que le ministre de l’Intérieur excluait d’ouvrir un nouveau centre d’accueil.

Le comportement des autorités françaises après ce qu’il convient d’appeler depuis 2015 «la crise des réfugiés» en Europe n’a rien de glorieux. On se souvient outre-Rhin des propos de Manuel Valls en février 2016 critiquant la chancelière allemande pour avoir accueilli des centaines de milliers de réfugiés. Que dire des promesses non tenues d’accueillir 30 000 réfugiés arrivés en Grèce et en Italie avant septembre 2017 dans le cadre d’un plan de relocalisation décidé en mai 2015 au niveau européen ? En mars 2017, la Commission européenne ne pouvait que constater que la France avait accueilli moins d’un cinquième du nombre de personnes qu’elle s’était engagée à recevoir sur son sol. Des paroles et des actes qui ne montraient pas une attitude solidaire, ni envers les réfugiés, ni envers les partenaires européens de la France, qu’il s’agisse des pays au sud de l’Union européenne où la plupart des individus fuyant de nombreux conflits arrivent, ou de l’Allemagne.

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Cependant, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, ses prises de position, ses déclarations et celles du gouvernement qu’il a nommé sur la question des migrants et de l’asile en Europe semblent plus contradictoires. Lors d’une conférence de presse au côté d’Angela Merkel, à Bruxelles, le 23 juin, le président français déclare : «Nous devons accueillir des réfugiés, c’est notre devoir et notre honneur.» Ces paroles pourraient avoir une valeur performative si l’on y croit le dogme du nouveau quinquennat : «Les engagements seront tenus.» «Nous devons», donc nous accueillerons des demandeurs d’asile. Le contexte d’énonciation est à prendre en compte : nous sommes à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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