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Ascometal fixé sur son sort mercredi

STRASBOURG (Reuters) - La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg se prononcera mercredi sur le sort du producteur d’aciers spéciaux Asco Industrie, plus connu sous le nom Ascometal, qui a déposé son bilan lundi, a-t-on appris de source syndicale.

Le sidérurgiste, une ancienne filiale d’Usinor qui emploie 1.350 salariés en CDI en France sur cinq sites industriels, notamment en Lorraine, à Dunkerque et Fos-sur-Mer, devrait être placé en redressement judiciaire.

La direction de l’entreprise n’a pu être jointe.

Selon une source syndicale, des pourparlers étaient ouverts, depuis quelques mois, entre Ascometal et plusieurs groupes industriels étrangers, sans qu’aucun n’ait pu aboutir.

« Il fallait trouver 100 millions d’euros à remettre dans la société. Le dépôt de bilan devrait faciliter une solution mais le vrai risque est qu’un repreneur ne garde pas tout le dispositif industriel », a expliqué cette source.

Dès jeudi après-midi, le groupe sidérurgique suisse Schmolz & Bickenbach, une entreprise de 9.000 salariés spécialisée dans les produits longs, annonçait son intérêt pour le groupe français.

Le dépôt de bilan d’Asco Industrie signe l’échec du projet porté par Franck Supplisson, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, qui avait repris l’entreprise en mai 2014, après un précédent dépôt de bilan, avec trois fonds d’investissements.

Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Economie, avait salué cette solution française retenue au détriment de l’offre du Brésilien Gerdau, soutenue à l’époque par le syndicat CFE-CGC qui la jugeait industriellement plus solide.

Pour Xavier Le Coq, président du syndicat CFE-CGC sidérurgie, « les trois principaux sites d’Ascometal ont souffert depuis trente ans d’un manque criant d’investissements » et la crise dans le secteur pétrolier a fragilisé l’une de ses branches d’excellence. Le chiffre d’affaires, de 500 millions d’euros en 2015, était en baisse.

« Les années fastes, l’argent n’a pas été réinjecté dans l’entreprise et est allé plutôt aux actionnaires », regrette pour sa part Alain Hilbold, délégué central de la CFDT chez Ascometal pour qui l’entreprise reste « un fleuron de l’industrie française ».

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)