Ces artistes africains qui font rayonner les identités queers
“J’espère que mon travail, si souvent absurde et ironique, montre sous un autre angle les identités queers africaines”, confie Kialy Tihngang au site Okay Africa, dont le siège est aux États-Unis.
Cette Camerounaise est l’une des nombreuses artistes africaines qui luttent à travers son art pour les droits des personnes LGBTQI.
Kialy Tihngang, image extraite de Neyinka and the Silver Gong, 2024
En majorité installés en Europe ou aux États-Unis, ces artistes “continuent de s’allier pour lutter contre les politiques publiques oppressives qui leur affirment depuis bien trop longtemps qu’ils et elles sont des intrus”, relate le site panafricain.
Leurs œuvres font écho à celle de la photographe non binaire sud-africaine Zanele Muholi, une pionnière sur la question du genre.
Et tentent de réaffirmer leur humanité face à la multiplication de lois criminalisant l’homosexualité ces dernières années, notamment au Nigeria, en Ouganda ou au Ghana.
Kialy Tihngang, image extraite de Neyinka and the Silver Gong, 2024
Installée à Glasgow, Kialy Tihngang travaille sur la pluralité des identités queers à travers la sculpture, la vidéo ou la photo.
Dans son projet Neyinka and the Silver Gong, la trentenaire incarne trois femmes qui deviennent subitement bleues.
Arafa C. Hamadi, artiste non binaire issue d’un pays d’Afrique de l’Est anonymisé pour des raisons de sécurité, affirme de son côté vouloir “aider les personnes qui ne vivent pas dans la sphère queer à nous voir, et inspirer chez d’autres la joie et la singularité si spécifiques aux identités queers”.
Ses œuvres se déclinent en installations, photographies et créations en réalité virtuelle, souvent très colorées.
Arafa C. Hamadi, Letu, 2020
“La communauté
queer d’Afrique
fait preuve
d’une résilience
et d’une joie
incroyables,
et je suis
reconnaissante
aux nombreuses
personnes qui,
par leur militantisme,
leurs arts visuels
ou leur simple existence,
ont ouvert la voie.”
L’artiste camerounaise Kialy Tihngang dans “Okay Africa”
De la Norvège, où il s’est exilé à l’âge de 20 ans, le Soudanais Ahmed Umar confie avoir longtemps souffert des préjugés de son environnement concernant son orientation sexuelle.