Arthur Chevallier – Sainte-Soline : la faute des élus écologistes

Sandrine Rousseau lors de la manifestation interdite dans les Deux-Sèvres.  - Credit:PASCAL LACHENAUD / AFP
Sandrine Rousseau lors de la manifestation interdite dans les Deux-Sèvres. - Credit:PASCAL LACHENAUD / AFP

Croire ou trahir, il faut choisir. Servir l'État, être payé par lui ou bénéficier, d'une façon ou d'une autre, de ses traitements, revient à rallier la légalité, ce qui implique de réduire sa part de liberté au nom d'une servitude. C'est ce qu'on appelle, en gros et en France, être républicain ou, dans le langage commun, « légaliste ». Les élus écologistes présents à Sainte-Soline ont symboliquement rompu leur engagement auprès de la nation en défiant une interdiction préfectorale. Un parti minoritaire, quoique partisan d'une idéologie majoritaire, compense sa frustration électorale en se muant en faction politique.

Suivant l'historien Gabriel Martinez-Gros, nous savons qu'aux yeux de sa population un État n'est pas, ou pas nécessairement, détenteur de la vérité. Il jouit d'un certain crédit, passe non pas pour vertueux, mais au moins pour efficace. Autrement dit, on lui abandonne la force au nom des bienfaits qu'il prodigue, de l'équité dont il fait preuve. Jusqu'au jour où des échecs, déclin économique, défaites militaires, scandales politiques, entament la portée de sa parole et lui retirent, mécaniquement, son pouvoir de vérité : on l'écoute alors sans le croire. Ce même État ne représente plus ce qu'on pourrait appeler le « bien ». Des médiateurs de la vérité apparaissent, des philosophes, des intellectuels, des militants, etc. Comme ils ne détiennent pas le pouvoir et sont donc exempts des vices qu'on lui attache, ces figures deviennent un contre-pouv [...] Lire la suite