Arrestation du patron de Telegram: «Pavel Durov veut faire passer son produit comme le nec plus ultra de la liberté individuelle»

Le patron de la messagerie cryptée Telegram a été interpellé ce samedi soir à l'aéroport du Bourget, près de Paris, selon des sources proches du dossier. Un mandat de recherche avait été émis contre Pavel Durov par des enquêteurs français ; la justice lui reproche de ne pas agir contre les utilisations délictuelles de sa messagerie cryptée, les infractions allant de l'escroquerie, au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l'apologie du terrorisme et la fraude, a affirmé l'une des sources proches du dossier. Trois questions à Jean de Chambure, spécialiste numérique à l'agence de conseil Le Bureau des éveilleurs.

RFI: Comment expliquer cette arrestation aujourd’hui ?

Jean de Chambure : Telegram est une plateforme cryptée qui par définition ne rend pas publiques ses données, et donne la possibilité à ses utilisateurs d'échanger en toute confidentialité sur n'importe quel type de contenu. Donc, c'est la porte ouverte à toutes les conversations possibles. Parfois de manière utile et vertueuse, quand on pense par exemple aux conversations que l'Ukraine a continué régulièrement de développer par ce canal, mais c’est aussi la porte ouverte au pire, c'est-à-dire à la cybercriminalité.

Or, le siège social de Telegram étant situé à Dubaï, il n’y a pour le moment aucun contrôle, contrairement par exemple à Meta (Facebook, WhatsApp) qui est extrêmement lié à l'État américain en termes de régulation. Donc, Telegram échappe à toute modération, même de la part de la Russie, puisqu'au moment où Moscou a voulu prendre possession de VKontakte en 2014, le premier réseau social développé par Pavel Durov, celui-ci a décidé de partir à Dubaï et de développer Telegram.


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