Ils arrêtent le botox pour réapprendre à sourire à l’amour
“Je me suis rendu compte que je m’étais enfermée dans une prison émotionnelle.”
Audra Bear a 30 ans. Elle a commencé le botox à 27 ans, après une rupture difficile, raconte-t-elle à Dazed.
Mais trois ans plus tard, elle a décidé d’arrêter, pour sortir de cette geôle sans âme qu’était devenu son visage, lavé de toute empreinte émotionnelle.
Entre des injections à vocation prétendument préventive et une dépendance parfois comparée à l’addiction au crack, la presse internationale raconte cette folie douce autour du botox, dont certains décident de se sevrer… par amour.
Selon la Société américaine de chirurgie plastique esthétique, le nombre de femmes âgées de 19 à 34 ans ayant recours aux injections de botox a augmenté de 41 % depuis 2011, rapporte The Guardian.
“Ce qui, à mon sens, pose problème, c’est qu’en ciblant des jeunes femmes, les médecins cherchent à fabriquer des consommatrices à vie.”
Dana Berkowitz, 38 ans, professeure d’études de genre à l’université d’État de Louisiane, au “Guardian”.
Mais, comme Audra Bear, de plus en plus d’amateurs de botox cessent de recourir à la médecine esthétique. Ils disent vouloir sauver l’authenticité de leurs relations humaines et intimes.
Un choix qui n’est pas sans fondement scientifique, selon Dazed.
“Les expressions faciales nous permettent de transmettre et de recevoir des informations dans un échange social avec une autre personne”, rapporte le magazine de mode britannique.
“Lorsque nous nous sentons en phase avec quelqu’un, nous calons inconsciemment nos expressions faciales et même notre voix sur les siennes.”
Paula Niedenthal, professeure de psychologie à l’université du Wisconsin-Madison, à “Dazed”.
“Ce mimétisme facial nous permet de comprendre précisément ce que l’autre ressent”, poursuit Dazed.
Or, d’après une étude réalisée en 2011, la perception des émotions pourrait être “considérablement altérée” chez les personnes ayant eu recours à ce type d’intervention.
“Une autre étude a établi un lien de causalité entre des injections de botox dans le front et une capacité d’empathie diminuée.”