Arno Klarsfeld : « L'immigration est le défi majeur du XXIe siècle »

Alessandro SERRANO / AFP

L'Europe fait face à deux dangers: si elle laisse rentrer trop de migrants, elle risque de diluer son identité à laquelle les Européens sont attachés mais si l'Europe se montre inexorable avec les migrants elle risque de perdre son humanité qui elle aussi aujourd'hui fait partie de son identité. Comment concilier générosité et fermeté.

Nous savons que 90 % des déboutés du droit d'asile demeurent en France. Nous savons que la plupart des pays dont sont originaires les migrants refusent de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires pour reprendre les migrants recalés.

Nous savons que les structures d'accueil en France sont pleines. Nous savons que presque chaque jour des centaines de migrants ayant embarqué très souvent de Libye débarquent sur les côtes de l'Italie laissée injustement seule en première ligne ou entrent par voie terrestre par l'Europe orientale et arrivent en Europe occidentale.

Nous savons qu'une fois arraisonnés dans les eaux internationales les migrants doivent être, selon la jurisprudence de la cour européenne de justice, débarqués dans un port européen où ils pourront demander l'asile. Et les Français comprennent le paradoxe et le cercle infernal des passeurs, des bateaux et des naufragés récupérés à proximité immédiate des côtes africaines et non des rivages européens.

Nous savons aussi que la phrase « ceux qui n'ont pas leurs papiers ont vocation à retourner dans leur pays » est de la poudre de perlimpinpin puisqu'il est impossible sans de...


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