«Plus Arnaud Beltrame avançait, plus je sentais Lakdim trembler»

Le Super U de Trèbes, près de Carcassonne, où a lieu l'attentat du 23 mars 2018 faisant quatre morts.

Quatre mois après les attaques perpétrées par le jihadiste Radouane Lakdim dans l'Aude (4 morts et 16 blessés), «Libération» révèle les coulisses de l'assaut mené par le GIGN au Super U de Trèbes.

Il est 10h38, ce matin du 23 mars, lorsque la caméra numéro 40 du Super U de Trèbes filme l’arrivée d’une Opel Corsa blanche. Le véhicule roule à faible allure, avant de s’immobiliser sous un arbre touffu. Une minute plus tard, un homme vêtu d’un pantalon de treillis, d’une doudoune marron clair et d’un tee-shirt long à capuche bleu marine s’en extirpe. En petites foulées, il se précipite alors vers l’entrée du supermarché, et s’apprête à semer 4h30 d’horreur.

Cet homme s’appelle Radouane Lakdim. Fiché S depuis l’été 2014, il ne semblait plus inquiéter la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a plusieurs fois envisagé de cesser sa surveillance faute d’éléments probants. Pourtant, ce 23 mars, le franco-marocain a bel et bien commis l’une des attaques jihadistes les plus meurtrières de l’histoire du pays. Avant d’arriver au Super U de Trèbes, Lakdim a déjà abattu Jean Mazières, un viticulteur de 61 ans. Il a également tiré sur des policiers revenant d’un footing, appliquant à la lettre les préceptes de l’Etat islamique (EI).

A «bout touchant»

A l’intérieur du supermarché, il ne faut que 26 secondes à Radouane Lakdim pour faire une nouvelle victime. L’un des deux bouchers de l’enseigne, Christian Medvès, 50 ans, badine avec l’employée de la caisse numéro 6. Le terroriste, qui revient précipitamment du rayon boulangerie, fond dans son dos. Il ne s’aperçoit de rien. Bras tendu, il porte alors son arme à «bout touchant», à l’arrière de son crâne. Mais le coup ne part pas. Lakdim recharge. Devant l’effroi de la caissière, qui se dissimule sous le tapis roulant, Medvès se retourne légèrement. Cette fois, Lakdim fait feu, toujours à «bout touchant».

Les clients du magasin comprennent alors qu’ils vivent une attaque terroriste. Dans le champ de la caméra (...)

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