Des armes allemandes utilisées par Kiev en Russie ? Berlin s’en lave les mains
Des chars allemands sur le sol russe. Cette image a longtemps été “impensable” pour les autorités d’outre-Rhin, assure Der Spiegel, pour qui cela représentait un “tabou imposé par l’histoire allemande” et la Seconde Guerre mondiale. Mais, ces dernières semaines, ce point de vue semble avoir évolué.
Des sources russes citées par l’hebdomadaire de Hambourg assurent qu’un blindé Marder est utilisé par l’armée ukrainienne pour transporter des troupes dans le cadre de son incursion dans la région de Koursk. Et “dans les cercles gouvernementaux, on considère comme vraisemblable que du matériel militaire fourni par l’Allemagne soit également déployé dans la région de Koursk, aux côtés d’autres équipements occidentaux”. De quoi mettre le gouvernement d’Olaf Scholz dans l’embarras :
“Soutient-il le nouveau cap plus offensif de Kiev ? Et le fait que des blindés allemands roulent sur le sol russe ne pose-t-il donc pas de problème ?”
Le chancelier social-démocrate a longtemps retardé l’envoi de certaines armes aux Ukrainiens, par peur d’entraîner l’Allemagne dans un conflit ouvert avec Moscou. À l’automne 2022, son directeur de cabinet, Wolfgang Schmidt, résumait ses inquiétudes ainsi : “Si des véhicules de combat ornés de la croix allemande étaient capturés, ce serait l’occasion idéale pour la propagande russe de déclarer : ‘Regardez, c’est l’Otan qui nous attaque’.”
Respect du droit international
Ces derniers jours, Berlin ne s’est pourtant pas indigné de l’utilisation d’un blindé allemand en Russie. Et ce alors que la République fédérale n’a visiblement pas été informée en amont par les Ukrainiens de l’offensive prévue sur le territoire russe.
“Au ministère de la Défense tout comme au ministère des Affaires étrangères, on voit les choses comme suit, explique Der Spiegel. Tout d’abord, une fois livrées, ces armes ne sont plus allemandes, mais ukrainiennes. Ensuite, le droit international autorise un État agressé à se défendre non seulement sur son propre territoire, mais aussi sur celui de l’agresseur.”
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