Karabakh : l'Azerbaïdjan doit "immédiatement" cesser son opération militaire (Charles Michel)

Les Européens n'ont pas tardé réagir après l'annonce d'une opération militaire de l'Azerbaïdjan dans la région disputée du Haut-Karabakh. Deux civils auraient été tués et 23 blessés, selon des séparatistes arméniens.

"L'Azerbaïdjan doit "immédiatement" cesser son opération militaire dans l'enclave disputée du Nagorny Karabakh, a affirmé ce mardi le président du Conseil européen Charles Michel.

"Les actions militaires de l'Azerbaïdjan doivent cesser immédiatement pour permettre un dialogue véritable entre Bakou et les Arméniens du Karabakh", a déclaré M. Michel sur X (ex-Twitter).

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a également "condamné" l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan et réclamé qu'elle cesse immédiatement.

"Cette escalade militaire ne doit pas être utilisée comme un prétexte pour forcer l'exil des populations locales", a également déclaré M. Borrell dans un communiqué.

De son côté, la diplomatie française demande une réunion "d'urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU. La ministre des Affaire étrangères Catherine Colonna a dénoncé une opération "illégale, injustifiable, inacceptable".

Le Premier ministre arménien a affirmé mardi que l'Azerbaïdjan avait lancé une opération armée terrestre dans la région du Nagorny Karabakh et voulait "entraîner l'Arménie dans les hostilités", assurant cependant que l'armée arménienne n'était pas engagée dans les combats.

"L'Azerbaïdjan a lancé une opération terrestre visant au nettoyage ethnique des Arméniens du Karabakh", a dit Nikol Pachinian dans une déclaration télévisée, assurant par contre que la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise était, elle, "stable" et que l'Arménie n'était "pas engagée dans des actions armées".

Dans ce contexte de tensions, Nikol Pachinian a réuni son Conseil de sécurité tandis que des centaines d'habitants ont commencé à protester devant le siège du gouvernement à Erevan.

La Russie a affirmé mardi avoir été prévenue uniquement "quelques minutes" avant le début des "opérations antiterroristes" menées par l'Azerbaïdjan. Moscou appelle au calme.

Quant à l'Azerbaïdjan, Bakou a promis mardi de respecter les "droits et la sécurité" des Arméniens du Nagorny Karabakh. "Les droits et la sécurité des civils d'origine arménienne au Karabakh seront respectés conformément à la Constitution et aux obligations internationales de l'Azerbaïdjan", a déclaré Hikmet Hajiev, un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

La présidence du pays a par ailleurs appelé les Arméniens du Karabakh à "rendre les armes" et a proposé des pourparlers dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh.

L'Union européenne a mis en place une mission d'observation à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et agit en tant que médiateur entre les deux pays. Ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase sont en conflit depuis plus de trente ans autour du territoire disputé du Nagorny Karabakh, région sécessionniste d'Azerbaïdjan peuplée en majorité d'Arméniens.

L'Azerbaïdjan y a lancé mardi une opération militaire trois ans après la précédente guerre, demandant le retrait "total et inconditionnel" de son adversaire arménien de cette région disputée.

La diplomatie arménienne a, elle, dénoncé une "agression à grande échelle" à des fins de "nettoyage ethnique". Elle a aussi jugé que la Russie, garant d'un cessez-le-feu datant de 2020 avec des forces de la paix sur le terrain, devait "stopper l'agression azerbaïdjanaise".