"Aria" : les révoltes d'une orpheline

Abandonnée tout bébé par sa mère au milieu d'une décharge, l'héroïne de ce roman est une miraculée. Prénommée Aria, elle voit le jour en 1953 dans les quartiers misérables de Téhéran. Sa rage de vivre se confond avec l'histoire de l'Iran : brouillonne, chaotique, violente… Dans ce pays secoué par des crises sociales, la petite fille se révolte contre tout : ces familles qui broient jour après jour les femmes et les filles et ces religions (musulmane, chrétienne, juive, zoroastrienne) auxquelles elle ne comprend goutte.

Recueillie par un chauffeur militaire qui cache son homosexualité à tous, Aria se fait maltraiter par la femme de ce dernier qui a dix-huit ans de plus que son mari. Giflée, battue, séquestrée, affamée par cette ancienne voleuse, l'orpheline tient bon malgré tout, jusqu'au jour où, atteinte d'un trachome, elle manque de devenir aveugle. Là, son père adoptif lui offre une deuxième chance.

Rendant visite chaque semaine à un ophtalmo des beaux quartiers, elle finit par rencontrer ainsi une riche veuve, femme libre et indépendante qui l'adopte et la fait ­entrer dans son clan. Petit à petit, Aria s'engage sur la voie de la résilience, même si dans des accès de rage elle cherche par deux fois à ébouillanter des femmes qui lui déplaisent. "Il vaut peut-être mieux faire peur aux gens que les détester, explique-t‑elle à un petit voisin qui l'invite à voir un film de Truffaut. Comme ça, ils ne peuvent pas te faire de mal."

Troisième mère

Envoyée au lycée international, e...


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