Areva: Protocole d'accord pour une usine de traitement en Chine

PEKIN/PARIS (Reuters) - Le groupe Areva, recentré sur le combustible nucléaire, a conclu mardi un protocole d'accord commercial en vue de construire une usine de traitement-recyclage en Chine pour quelque 10 milliards d'euros.

A l'occasion d'une visite dans le pays, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la signature du contrat lui-même aurait lieu au premier trimestre.

Une source au fait du projet, évoquant pour sa part une signature dans le courant de l'année, a précisé que le projet commun avec l'entreprise chinoise China National Nuclear Corp (CNNC) atteindrait au total plus de 20 milliards d'euros.

Cette usine d’une capacité de 800 tonnes sera bâtie sur le modèle des usines françaises de La Hague et Melox, a précisé dans un communiqué Areva, qui dit également espérer un lancement cette année.

Les discussions pour ce projet ont commencé il y a plus de dix ans.

"Nous avons l'assurance du contrat avec une échéance, sa signature au printemps, et cela sauvera la filière", a déclaré à Pékin le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, alors que l'Etat vient de boucler le sauvetage d'Areva, qui s'est traduit par une augmentation de capital du groupe - renommé provisoirement "New Areva" - et la vente de son activité de réacteurs nucléaires à EDF.

"Pour débloquer (les) négociations, nous avons fait un effort sur le prix, à la demande des Chinois (...). Ce sera la première fois qu'un pays aura son propre retraitement. C'est une voie de sortie pour toute la filière nucléaire", a dit Bruno Le Maire.

Le choix éventuel de la ville côtière de Lianyungang pour implanter l'usine a suscité en 2016 de violentes manifestations des habitants, contraignant à l'arrêt des travaux préliminaires et à la recherche de nouveaux sites d'implantation potentiels.

Emmanuel Macron a en outre indiqué que l'autorisation de chargement du combustible d'un des deux réacteurs nucléaires de type EPR construits à Taishan, dans le sud-est de la Chine, était "attendue dans les prochains jours".

Taishan 1 devant être le premier réacteur de type EPR à entrer en service dans le monde, son exploitant CGN - partenaire d'EDF - a annoncé fin décembre le report de sa mise en service, prévue précédemment pour le second semestre 2017 et désormais programmée pour cette année, afin de réaliser des vérifications complémentaires.

(Benjamin Mallet à Paris, avec Michel Rose à Pékin, édité par Jean-Michel Bélot)