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Aretha Franklin, First Lady de la soul

On l’a comparée pendant des années à Bessie Smith, Billie Holiday et Dinah Washington. Rapprochement flatteur, mais partiellement erroné. Car si elle a toujours fait preuve d’une puissance vocale qui n’est pas sans rappeler «l’Impératrice du blues», si elle a été découverte par John Hammond, l’homme qui a signé Lady Day, et si elle se complaît à employer le même franc-parler que l’ingérable «Miss D.» («On m’appelle la diva suprême, et j’adore ça», affirme-t-elle notamment), Aretha Franklin est unique. Elle est l’incontestable «Reine de la soul», dont le règne n’a jamais été remis en question. Pour preuve, la décision de la candidate la plus plausible à sa succession, Mary J. Blige, de coiffer la couronne de «Reine du hip-hop soul» afin d’éviter toute polémique. D’ailleurs, l’interprète de Family Affair est formelle : «Aretha possède toutes les qualités. Le pouvoir, la technique, la confiance, et surtout une totale intégrité. Je crois que cela remonte à sa formation de chanteuse de gospel, genre qui exclut toute idée de tricherie. Quand je pense à Aretha, c’est avec le plus grand… respect.» Respect, le mot est lâché. C’est le titre d’une chanson d’Otis Redding, dont la reprise, en 1967, va correspondre à l’avènement soul d’Aretha Franklin, et coïncider surtout avec les émeutes raciales de Newark et de Detroit, deux ans après le soulèvement du quartier de Watts à Los Angeles. Trois siècles d’oppression ont épuisé la patience de la communauté afro-américaine et le slogan du jour est désormais «Black Power». Les «insurgés» adoptent donc naturellement Respect comme hymne du monde à venir. Et le magazine Ebony d’évoquer bientôt l’été des trois «r» : «Retha, rage et révolte.» Quelques mois plus tard, un nouveau single, Chains of Fools, une chanson de Don Covay, va devenir une plage incontournable de la playlist des marines noirs au Vietnam. Et la nouvelle millionnaire du disque d’expliquer timidement, lors de la remise du premier de ses 18 awards à venir : «Des gens (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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