Ardennes: un pygargue meurt empoisonné par un pesticide, deux personnes devant la justice

En mai dernier, un pygargue à queue blanche a été retrouvé mort empoisonné dans un étang dans les Ardennes. Deux personnes suspectées d’avoir empoisonné cette espèce d’aigle protégée, car en voie de disparition, sont jugées devant le tribunal correctionnel de Troyes ce vendredi 30 août, rapporte Le Parisien.

Le pygargue à queue blanche serait mort après avoir ingéré des poissons empoisonnés au carbofuran, selon nos confrères. Cet insecticide, très dangereux en raison de sa toxicité, est interdit en France et dans l’Union européenne depuis 2008.

"C'est du braconnage"

Après la découverte du cadavre, le pôle régional environnemental de Troyes était parvenu à remonter jusqu’au propriétaire de l’étang où le rapace avait été retrouvé mort. Les enquêteurs avaient alors découvert plus de 20 kilos de l’insecticide interdit à son domicile.

Pour Me Mathieu Victoria, avocat de l’association "Vétérinaires pour la biodiversité", partie civile au procès, posséder le carbofuran "s’apparente à une méthode illégale de piégeage et c’est donc du braconnage", a-t-il déclaré auprès du Parisien.

Une idée que réfute Me Timothée Dufour, avocat du pisciculteur: "Mon client n'avait pas l'intention de tuer cet oiseau", affirme-t-il.

Le défenseur de l’association "Vétérinaires pour la biodiversité" peine à y croire. "L’agriculteur sait pertinemment qu’en disposant du poison dans la nature, il est impossible de viser une espèce en particulier et là on se retrouve avec un pygargue au tapis."

Un plan national d'action

En France, le pygargue à queue blanche a été réintroduit en 2011 après avoir disparu en 1959, a rapporté l’Office de biodiversité au quotidien francilien. Un plan national d’action en faveur du Pygargue à queue blanche a par ailleurs été lancé en 2020, pour dix ans, "face aux enjeux de conservation" de l’espèce, rapporte la Ligue pour la protection des oiseaux sur son site internet.

Le pygargue empoisonné "venait d’une reproduction en milieu naturel", a indiqué Cédric Marteau, le directeur général de la LPO France au Parisien. Cette perte "a un impact sur les générations futures, car on espérait que cet oiseau participerait à dynamiser l’espèce et se produise rapidement". Actuellement, six couples de pygargues à queue blanche sont recensés sur le territoire national.

Article original publié sur BFMTV.com