Arctique : la première victime de cannibalisme de l’expédition Franklin vient d’être identifiée
C’était un officier, le troisième commandant de l’expédition polaire qui devait trouver le passage du Nord-ouest. Mais les survivants n’ont pas hésité à se nourrir de son corps après sa mort, signe du désespoir et du délitement de l’équipage des navires HMS Terror et HMS Erebus après trois années passées dans les glaces de l’Arctique.
Cela fait presque 180 ans que la dernière expédition polaire commandée par Sir John Franklin (1786-1847) a pris la route et que l’on s’interroge sur le sort des 129 hommes qui composaient l’équipage des navires britanniques HMS Terror et HMS Erebus.
On sait qu’ils sont tous morts, certes, mais on ne connaît pas tous les détails permettant de savoir, pour la plupart d’entre eux, quand, où et comment. Par ailleurs, l’expédition n’est pas seulement célèbre pour son taux de mortalité, elle est également restée dans les mémoires pour les rumeurs, inaudibles à l’époque, d’un éventuel recours au cannibalisme.
Si des examens sur les ossements retrouvés l’ont déjà confirmé, l’analyse ADN des restes d’un défunt enterrés au Nunavut (Canada) permet, pour la première fois, d’en identifier l’une des victimes. Comme l’annoncent des chercheurs canadiens dans le Journal of Archaeological Science : Reports, il s’agit du capitaine James Fitzjames, commandant en second du HMS Erebus, qui s’est éteint en 1848 sur l’île du Roi-Guillaume.
Arctique : La première victime de cannibalisme de l’expédition Franklin vient d’être identifiée
Au mois de mai 1845, les deux bombardes britanniques HMS Terror et HMS Erebus quittent la côte anglaise pour une grande expédition à la recherche du mythique « passage du Nord-Ouest ». Ils ne sont alors ni les premiers ni les seuls à vouloir trouver un moyen de rejoindre l’Océan Pacifique en naviguant au-dessus du cercle polaire arctique. Mais les navires, tout armés qu’ils sont – avec des madriers et des plaques de fer pour renforcer la coque, une propulsion mixte, à voile et à vapeur, et même le chauffage pour lutter contre le froid à bord –, se retrouvent très vite bloqués par la glace.
Riches de provisions pour trois ans, ils restent deux années entières au nord-est de la baie de Baffin. C’est seulement au mois d’avril 1848 que les marins – qui ne sont plus que 105, après le décès d’une vingtaine d’hommes, dont plusieurs officiers et le commandant John Fra[...]