Araignée violoniste : "Ça a commencé par un petit bouton, puis je n’arrivais presque plus à marcher"

Les cas de piqûre d'araignée violoniste se sont multipliés dans toute l'Europe pendant l'été. Lors d'un voyage à Seattle (États-Unis), le musicien Woodkid a été mordu par cet arachnide. En France aussi, certains cas sont rapportés. Auprès de France 3 Auvergne Rhône-Alpes, un habitant du Puy-de-Dôme a raconté son calvaire. Âgé de 37 ans, il a été mordu au mollet et a vu sa peau se nécroser.

“Fin juillet, je me suis rendu compte au travail que j’avais été mordu au mollet. Cela a commencé par un petit bouton, qui a ensuite fait une auréole toute rouge autour. Puis, ça s’est diffusé jusqu’à la cheville. Je n’arrivais presque plus à marcher. J’avais très mal. J’avais des vertiges et je ressentais une grosse fatigue", raconte ce gestionnaire de contrats de travail au service RH d’Enedis.

Peau nécrosée

Il applique une crème à base de cortisone puis une crème antibiotique mais sans résultat. Il se rend alors aux urgences où il reçoit une ordonnance d'antibiotiques, de l’amoxicilline. Son médecin incise la plaie et enlève la peau nécrosée. Si les douleurs finissent par s'apaiser, le trentenaire fait une réaction à l’antibiotique. Après un mois d'errance médicale, il subit un curetage sans anesthésie. "J’ai eu des prises de sang. Personne n’arrivait à me dire ce que j’avais. C’est une collègue de travail qui m’a parlé de l’araignée violoniste. Je présentais les mêmes symptômes et j’avais ce type de morsure avec la nécrose. J’ai entendu les internes qui s’interrogeaient au sujet de ce type d’araignée", explique le jeune homme. Et d'ajouter : "J’ai vraiment eu peur des séquelles quand la peau nécrosait. Cela s’étendait jusqu’à la cheville. Pendant quelques jours, j’avais des vertiges. Personne ne trouvait. Je me sentais seul”. Aujourd'hui, il reste très fatigué.

Les médecins du CHU de Clermont-Ferrand restent prudents et assurent qu'ils “ne peuvent pas confirmer l’hypothèse de la morsure par une araignée violoniste. Il pourrait s’agir d’une morsure d’insecte qui s’est infectée”. Christine Rollard, enseignante-chercheuse et biologiste aranéologue au Muséum national d’histoire naturelle, met en garde par rapport à la psychose née cet été concernant les morsures : "Les deux cas évoqués en Italie avec deux morts à la clé, ne sont pas vrais. On ne meurt pas d’une morsure d’araignée violoniste. On peut éventuellement mourir d’une nécrose surinfectée qui a été mal soignée".

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