Arabie Saoudite : le projet Neom “empoisonné” par les surcoûts et rotations du personnel

Nadhmi Al-Nasr, directeur général démissionnaire du projet de ville futuriste Neom, à Riyadh, le 25 octobre 2018.

Nadhmi Al-Nasr, PDG d’un des principaux projets d’investissement saoudien a “brusquement” démissionné, rapporte le quotidien américain The Wall Street Journal, au sujet de Neom, la “ville futuriste” que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, projette de construire dans le nord du royaume. Cette démission a été annoncée mardi 12 novembre dans un communiqué de l’entreprise sans que l’on en connaisse les raisons précises. Le journal fait néanmoins état de “retards, surcoûts et rotations du personnel qui ont empoisonné le projet”.

Elle intervient également dans un contexte où les autorités saoudiennes doivent se rendre à l’évidence : elles ne pourront pas financer “tous les projets géants” qu’elles avaient annoncés depuis le lancement du projet de transformation économique Vision 2030. Neom comprenait notamment The Line, un bâtiment aux deux façades en miroir censé s’étendre sur 170 kilomètres à travers le désert, mais les promoteurs ont très vite opté pour une construction moins ambitieuse de “seulement” 2,4 kilomètres de long.

Conditions de travail indignes

Le Wall Street Journal rappelle d’autres démissions récentes de hauts dirigeants de Neom, notamment celles de Wayne Borg et d’Antoni Vives. Wayne Borg était notoirement connu pour ses remarques insultantes à l’égard des travailleurs immigrés de l’Asie du Sud-Est, qualifiés de “putain de crétins”, rappelle pour sa part le site qatari Middle East Eye.

Ces travailleurs seraient environ 100 000 sur les différents chantiers gigantesques en cours et logés dans “une ville de préfabriqués”, indique encore le Wall Street Journal.

Le mois dernier, un film documentaire diffusé sur la chaîne britannique ITV (Kingdom Uncovered : Inside Saudi Arabia) avait révélé les conditions que subissent nombre de ces travailleurs. Citant des informations communiquées par les autorités indiennes, bangladaises et népalaises, il indiquait que 21 000 de leurs ressortissants travaillant en Arabie saoudite étaient morts depuis 2016, année du lancement du projet économique Vision 2030.

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