Arabie saoudite : les "dalalas", intermédiaires douteux qui prétendent sauver les domestiques africaines
En Arabie saoudite, les domestiques africaines travaillant dans de mauvaises conditions sont nombreuses. Certaines décident de fuir leur employeur légal dans l’espoir d’une meilleure vie. Mais la réalité est souvent différente : les domestiques se retrouvent en situation irrégulière et peuvent tomber aux mains des "dalalas", des intermédiaires qui prétendent les aider… pour parfois les exploiter tout autant.
Une vidéo publiée sur Youtube fin 2022 montre une dizaine de femmes voilées, regroupées dans une pièce, demander de l’aide, principalement en swahili. D’après l’une des femmes dans la vidéo, elles seraient bloquées à Jeddah en Arabie saoudite, après avoir fui leur employeur, chez qui elles travaillaient comme domestiques.
Certaines d'entre nous sont très malades et ne peuvent pas prendre soin d’elles-mêmes. Nous en avons qui sont devenues folles, mais nous ne recevons aucune aide. Si l'une d'entre nous est malade, il n'y a aucune aide (...) Certaines d'entre nous sont sans travail depuis six mois, nous avons attendu et nous sommes fatiguées.
Ces femmes, qui ont pu quitter l’Arabie saoudite depuis, ont en commun le fait d’être des "kembois", c'est-à-dire des domestiques qui ont fui leur employeur légal, et travaillent dans un pays de Golfe en situation irrégulière. L’expression kényane "kemboi" fait référence au marathonien kényan Ezekiel Kemboi, quatre fois médaillé d’or aux championnats du monde de 3000 m steeple.
Deux options s’offrent à celles et ceux qui restent : tenir jusqu’à l’issue de leur contrat légal chez leur employeur… ou prendre la fuite. Mais la vie de "kemboi" est semée d'embûches.