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Téhéran et l'Union européenne vont amorcer un dialogue

par Parisa Hafezi ANKARA (Reuters) - L'Iran et l'Union européenne sont convenus d'engager des discussions sur une série de domaines dont la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière d'énergie, a annoncé mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, au cours d'une conférence de presse commune avec Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne. "Des discussions à haut niveau se tiendront entre l'Iran et l'Union européenne sur différentes questions, dont la coopération énergétique, les droits de l'homme, la lutte contre le terrorisme et les questions régionales", a dit Zarif. Mogherini a jugé pour sa part que l'application de l'accord trouvé le 14 juillet dernier à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances engagées dans les négociations sur son programme nucléaire "dépendait de la volonté politique de toutes les parties impliquées". "La mise en oeuvre de cet accord va ouvrir la voie à une coopération plus large entre l'Iran et l'Occident", a ajouté la Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune. Elle s'est ensuite entretenue avec le président iranien Hassan Rohani, qui a estimé que l'accord de Vienne contribuerait à rétablir la paix et la stabilité au Proche-Orient, a rapporté dans la soirée la télévision publique iranienne. "Cet accord sera très important et aura beaucoup d'influence sur les relations futures dans la région, en Europe et dans le monde", a dit le président Rohani. "Il contribuera à la lutte contre le terrorisme, à mettre fin aux guerres et aux effusions de sang dans la région." "RESPECT DES ENGAGEMENTS" Il a également souligné que son pays tiendrait ses engagements, "comme le veulent ses principes culturels, religieux et nationaux". Lundi, Mogherini s'était entretenue à Ryad avec des responsables saoudiens pour tenter d'apaiser les inquiétudes des pays du Golfe face aux conséquences de l'accord du 14 juillet, qui encadre les activités nucléaires de l'Iran en échange d'une levée progressive des sanctions imposées à Téhéran. Le royaume wahhabite et ses alliés sunnites du Golfe accusent la République chiite d'ingérence dans les affaires intérieures de Bahreïn, de la Syrie, de l'Irak, du Liban et du Yémen. Ils craignent que la levée des sanctions ne donne plus de moyens à l'Iran pour intervenir dans les conflits régionaux. L'Iran attend pour sa part une relance de son économie asphyxiée par des années de sanctions. Le pays, qui a dévoilé une série de projets pour la reconstruction de son industrie et le rétablissement de ses liens commerciaux, dit viser 185 milliards de dollars (168 milliards d'euros) de projets dans les seuls secteurs du gaz et du pétrole. Téhéran, où le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est attendu ce mercredi, s'attend également à des retombées positives pour les secteurs des métaux et de la construction automobile de même que sur ses exportations vers l'Europe. De nombreuses entreprises européennes n'ont pas attendu pour faire part de leur volonté de revenir en Iran. Et dans les jours ayant suivi l'accord du 14 juillet, le vice-chancelier et ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, s'est rendu à Téhéran avec une délégation de chefs d'entreprises. (Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)