Après le triple meurtre à Angers, le père d'une des victimes entre tristesse et colère

La police scientifique sur les lieux de la rixe à Angers, le 16 juillet 2022. - BFMTV
La police scientifique sur les lieux de la rixe à Angers, le 16 juillet 2022. - BFMTV

Deux mois après la mort de Manuolito, son père, Petelo Automalo, "essaie d’aller de l’avant". Son fils s'est fait poignarder en plein centre d'Angers dans la nuit du 15 au 16 juillet. Il passait la soirée avec des amis quand des jeunes femmes ont été agressées sexuellement par un homme fortement alcoolisé.

Repoussé dans un premier temps par Manuolito et ses amis, l'homme est revenu à la charge, essayant de "toucher les seins d'une de leurs amies et lui mettant le couteau sous la gorge", selon le témoignage d'une femme présente le soir du drame, recueilli par Le Courrier de l'Ouest.

L'un des garçons est intervenu: "Il a dit à l'agresseur qu'il n'avait pas le droit de faire ça. Il lui a dit de dégager. Mais le gars n'a pas voulu partir" et a finalement porté des coups de couteau mortels à Ismaël 16 ans, Manuolito 18 ans et Atama 20 ans.

"Complètement perdu"

Cette nuit-là, Petelo Automalo est réveillé à 3h du matin par son cousin qui l'informe du drame. Il se rend aux urgences où deux autres victimes, blessées dans l'altercation, ont été transportées. Son fils n'en fait pas partie. "J’étais complètement perdu", se souvient-il auprès de Ouest-France. "Nous avons attendu jusqu’à 5h du matin pour avoir des informations de la police" et comprendre que Manuolito faisait en fait partie des victimes mortes sur place.

"Si je n’avais pas eu ma famille derrière, ma femme, mes enfants, je partais avec mon fils", souffle ce père anéanti.

Depuis, Petelo Automalo tente de se relever: "J’ai repris le travail très rapidement, pour pouvoir tenir, pour m’aérer la tête. Mais souvent, les mêmes questions reviennent: pourquoi ça nous arrive à nous? On ne se prépare pas à vivre un tel drame…", explique-t-il dans ce témoignage exclusif publié par nos confrères.

Eviter d'autres drames

Empreint de tristesse et de colère, ce père de famille fait part de son incompréhension:

"Comment de tels drames peuvent-ils se produire à Angers? Que peut-il se passer encore si on ne fait rien au niveau politique et judiciaire pour éviter un nouveau drame? "

Après l'attaque, le suspect, un réfugié politique soudanais de 32 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire des chefs de "meurtres aggravés par la commission d'un ou plusieurs autres crimes", "tentatives de meurtres aggravés" et "agressions sexuelles". "Au cours de sa garde à vue comme devant le magistrat instructeur, il n'a pas fourni de véritables explications à ses actes, précisant simplement qu'il n'en avait pas souvenir en raison de son alcoolisation", avait précisé le procureur de la République après son audition.

Article original publié sur BFMTV.com