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Après les railleries sur l'accent de Jean Castex, la "Dépêche du Midi" prend sa défense

La Une de la Dépêche du Midi le dimanche 12 juillet 2020. - La Dépêche du Midi - Dimanche 12 juillet 2020
La Une de la Dépêche du Midi le dimanche 12 juillet 2020. - La Dépêche du Midi - Dimanche 12 juillet 2020

"J'ai un accent moi?" Invité mercredi dernier de Jean-Jacques Bourdin sur notre antenne, le Premier ministre Jean Castex a répondu, non sans ironie, à une question du journaliste sur son accent du Sud-Ouest.

Le nouveau chef du gouvernement, ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales), sait qu'il détonne au sein de l'exécutif par ses intonations gasconnes ce qui lui a valu des moqueries cette semaine sur les réseaux sociaux.

Des critiques dont s'insurge ce dimanche la Dépêche du Midi, premier journal régional de la région d'Occitanie, qui a choisi de titrer sa Une en prenant la défense de l'accent du nouveau Premier ministre.

"Fiers de notre accent! Les railleries et la condescendance témoignées à Jean Castex depuis sa nomination à Matignon nous rappellent qu'aujourd'hui encore, l'accent est un handicap", écrit le journal toulousain.

"Un combat du Nord contre le Sud"

L'anecdote du Jean Lassalle qui raconte son examen du permis de conduire et fait pleurer de rire l'hémicycle, la réponse moqueuse de Jean-Luc Mélenchon à une journaliste du Sud-Ouest... Le journal retrace quelques moments de la vie politique où l'accent est moqué et méprisé par certains. Une discrimination nommée glottophobie, et qui a dans le passé motivé le député Christophe Euzet à l'inscrire dans une proposition de loi pour pouvoir la criminaliser.

"Marqueur d’une région, reflet d’une identité locale haute en couleurs, l’accent, lorsqu’il s’affirme, a aussi pour mission la défense de son territoire et d’un patrimoine", écrit Frédéric Abéla dans les colonnes de la Dépêche du Midi.

Le journaliste toulousain dénonce un "combat du Nord contre le Sud" où "resurgit la sempiternelle rivalité entre les minorités provinciales, dépositaires des langues et spécificités régionales, et les élites parisiennes installées sur les lieux où s’exerce le pouvoir".

En conclusion de son passage chez Jean-Jacques Bourdin, Jean Castex s'est dit "fier" de son accent. "Il faut être ce qu'on est, et rester ce qu'on est."

Article original publié sur BFMTV.com