Après la nomination de Michel Barnier, la Macronie a (beaucoup) de mots pour ne pas parler de cohabitation

« Coexistence exigeante », « coresponsabilité »... Le camp présidentiel ne manque pas d’expressions pour qualifier la nouvelle situation politique de l’exécutif.

POLITIQUE - À situation inédite, mots inédits. Depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon, la Macronie ne manque pas d’imagination pour définir la situation, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Alors que personne ne veut parler de cohabitation, le vocabulaire s’étoffe.

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Peu de temps après la nomination de Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, comme premier ministre, l’Élysée parle de « coexistence exigeante ». Une expression employée pour mettre en scène la relation qu’il entend nouer avec Michel Barnier, et qui devrait se distinguer des cohabitations « classiques » puisque le camp présidentiel devrait participer à une coalition gouvernementale.

Le député Sylvain Maillard préfère lui y voir une « coalition », comme celle qui gouverne l’Allemagne, où « les trois partis ne pensent pas tous la même chose » et pourtant « ça ne fonctionne pas si mal », comme il l’explique au micro de Sud Radio ce lundi 9 septembre.

Du côté du MoDem, son président François Bayrou préfère lui parler de « coresponsabilité » : « Pour moi, c’est un équilibre qui correspond à un triptyque : un président fort, un gouvernement fort, un parlement fort, explique-t-il sur le plateau de RTL dimanche.

« Majopposition »

Mais la palme du néologisme est attribuée au ministre démissionnaire Roland Lescure dans les colonnes de Libération : prêt à accompagner le gouvernement, sans pour autant lui faire un chèque en blanc, il qualifie le camp présidentiel de « majopposition. »

Le chef de l’Etat, qui a reconnu la défaite de son camp aux législatives, assure qu’il se voit désormais aussi comme « un arbitre » et un « garant » de la « stabilité » institutionnelle. De l’Elysée, ne partiront en principe plus les grandes impulsions politiques, à l’exception du « domaine réservé » que constituent la défense et les affaires étrangères.

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