Après un mois dans l’espace, les tissus cardiaques présentent déjà des signes de vieillissement
Après seulement un mois passé dans l’espace, les tissus cardiaques humains s’affaiblissent, les battements deviennent irréguliers et ils subissent des changements moléculaires et dans l’expression de leurs gènes. C’est du moins ce qui se produit pour les échantillons in vitro embarqués à bord de la Station spatiale internationale (ISS), qui ont fait l’objet d’un suivi particulier en orbite et une fois de retour sur Terre.
“Les altérations causées par le vol spatial sont similaires aux effets du vieillissement cardiaque, écrivent les auteurs de l’étude parue le 23 septembre dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ce qui vient souligner l’intérêt potentiel de cette méthode pour la recherche sur les maladies cardiovasculaires liées à l’âge.”
Outre l’idée de disposer d’un modèle pour étudier certaines maladies liées à l’âge, ces travaux avaient pour objectif d’examiner les effets de la microgravité, à l’échelle cellulaire, sur les astronautes.
Les chercheurs ont ainsi conçu des “cœurs sur puce”, une technique relativement récente dans le monde de la biologie, qui permet de reproduire en miniature certaines caractéristiques cellulaires, biochimiques, physiques et physiologiques des tissus humains. Plusieurs cœurs sur puce ont été envoyés dans l’espace et comparés à d’autres restés sur Terre.
Prochaine étape : tester des médicaments
Les modifications des tissus observés à bord de l’ISS ont cependant disparu après quelques jours de retour sur le plancher des vaches. “Si l’on en croit ces résultats, Sunita Williams et Butch Wilmore – deux astronautes de la Nasa coincés dans la station spatiale internationale depuis plusieurs mois en raison de problèmes techniques liés à leur vaisseau spatial Starliner, construit par Boeing – subissent probablement des perturbations cardiovasculaires qui disparaîtront après leur retour sur Terre”, explique à Nature Joseph Wu, cardiologue à l’université de Stanford, en Californie, qui n’a pas participé à l’étude.
“Cette approche faisant appel à des cœurs sur puce est innovante, mais elle ne permet pas de détecter d’autres altérations importantes du système cardiovasculaire, notamment au niveau de la pression artérielle”, nuance le cardiologue.
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