Après le meurtre de Philippine, Bruno Retailleau appelle à "faire évoluer notre arsenal juridique"

Confronté à son premier dossier depuis son arrivée place Beauvau samedi, Bruno Retailleau veut marquer les esprits. Le ministre de l'Intérieur a pris position trois jours après la découverte du corps de Philippine, une jeune femme de 19 ans enterrée dans le bois de Boulogne à Paris.

Un suspect de 22 ans, condamné par le passé pour viol et sous le coup d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français), a été interpellé mardi en Suisse.

"Face à un tel drame, précédé de bien d’autres, nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner", écrit dans un communiqué de presse Bruno Retailleau, appelant à "faire évoluer notre arsenal juridique".

Un profil qui interpelle

Le suspect était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz avant son expulsion. Mais le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention, une mesure assortie d'une obligation de pointer au commissariat. Le 4 septembre, le Maroc avait fait "parvenir l'autorisation d'expulsion" aux autorités françaises.

"S'il faut changer les règles, changeons-les"

La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de se présenter quotidiennement à la police.

"S’il faut changer les règles, changeons-les. Ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le périmètre de nos responsabilités respectives, et sous l’autorité du Premier ministre, nous devrons travailler pour assurer la sécurité de nos compatriotes", juge encore le ministre de l'Intérieur.

Le garde des Sceaux, Didier Migaud, saisira-t-il la balle au bond alors que les relations ont déjà commencé à se tendre avec son collègue? En déplacement mardi à la prison de Santé, le nouveau ministre de la Justice a assuré que "le laxisme de la justice n'existait pas".

Il avait également défendu le travail des magistrats et assuré avoir "des missions complémentaires" avec Bruno Retailleau qu'il doit rencontrer "dans les prochains jours". L'ex-socialiste n'a pour l'instant pas encore réagi.

Article original publié sur BFMTV.com