Après l'ouverture d'une enquête pour prise illégale d'intérêts, Vincent Jeanbrun veut démontrer "sa bonne foi"

Dans cette enquête, ouverte le 2 septembre par le parquet de Créteil, l'élu est soupçonné d'avoir attribué des logements appartenant à un syndicat intercommunal à deux de ses collaborateurs.
"On montrera sans aucune difficulté et la légalité et la bonne foi qui est la nôtre", a assuré le député-maire, évoquant "des baux précaires" pour justifier les faibles loyers pratiqués.

"Loin d'être un palace"

"On n'est pas sur une maison de 150 m2 tel que vous le laissez entendre mais sur des bâtiments connexes à des garages et au cimetière intercommunal", a-t-il affirmé à la journaliste qui l'interrogeait sur le sujet. "Je peux vous assurer qu'on est loin d'être sur un palace", a-t-il ajouté.

L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) après un signalement effectué par l'association de lutte contre la corruption Anticor, déposé mi-juillet. Anticor dénonce "l'attribution irrégulière de logements de fonctions" par l'élu en 2017 et 2021 à son directeur de cabinet et à son chef de cabinet à la mairie, "qui auraient eu accès à des logements qui sont réservés aux membres" du syndicat intercommunal des cimetières, a indiqué l'association jointe par l'AFP.

Un possible "détournement de fonds" pour Anticor

Les logements en question sont deux maisons de 150 m2 situées à Chevilly-Larue, commune voisine de L'Haÿ-les-Roses, et ces deux collaborateurs payaient 700 euros de loyer mensuel, soit un tarif "cinq fois en deçà du prix du marché", a détaillé Anticor.
L'association, qui dénonce un possible "détournement de fonds publics" a aussi relevé que les factures d'électricité des deux collaborateurs étaient réglées par la mairie, pour un montant estimé de 45.000 euros. Vincent Jeanbrun, 40 ans, maire LR de L'Haÿ-les-Roses depuis 2014, a été élu député du Val-de-Marne en juillet, face à la députée LFI sortante Rachel Keke. Il est également porte-parole de la Droite républicaine à l'Assemblée nationale. Il a acquis une notoriété nationale à l'été 2023, alors que la France est secouée par les émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un tir de policier. Son domicile avait alors été la cible d'une attaque à la voiture-bélier lors de laquelle sa femme avait été blessée en prenant la fuite avec leurs deux jeunes enfants.

Article original publié sur BFMTV.com