Après le limogeage de son Premier ministre, Haïti s’enfonce un peu plus dans la crise
C’est une décision qui plonge Haïti “un peu plus dans la tourmente”, résume The New York Times. Cinq mois seulement après qu’il a été nommé pour tenter de stabiliser un pays en proie à la violence des gangs, le Premier ministre Garry Conille a été limogé par le Conseil présidentiel de transition (CPT) de l’île, selon le journal officiel Le Moniteur, publié le lundi 11 novembre. La version électronique du document a circulé dimanche, quelques heures avant son entrée en vigueur, précise le journal haïtien Le Nouvelliste.
Conille, un médecin de 58 ans ancien directeur régional de l’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes et “l’un des favoris de la communauté internationale”, sera remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, propriétaire d’une chaîne de pressing et ancien candidat au Sénat haïtien, précise le New York Times.
Le Conseil de transition, mis en place en avril, avait été chargé de nommer un Premier ministre tout en conservant une partie des pouvoirs présidentiels jusqu’à ce que la situation sécuritaire permette la tenue de nouvelles élections.
La décision de démettre le Premier ministre de ses fonctions intervient après des semaines de conflit entre Garry Conille et le Conseil. Certains analystes ont comparé hier son limogeage à “un coup d’État politiquement motivé”, note le New York Times.
Le quotidien américain rappelle que les relations entre le Conseil et le Premier ministre étaient tendues depuis le début.
“Dans un pays connu pour ses factions partisanes et ses luttes politiques internes, M. Conille a irrité le Conseil en se rendant, par exemple, à Washington sans l’en informer à l’avance.”
Plus récemment, il a refusé de remanier son gouvernement comme le CPT le lui avait demandé. Mais “la goutte qui a fait déborder le vase semble avoir été les efforts déployés par M. Conille pour faire démettre de leurs fonctions trois membres du Conseil accusés de corruption”, conclut le New York Times.
“En toile de fond de cette crise, l’effet des récentes élections américaines se fait sentir : l’administration démocrate, dont Conille espérait le soutien, a subi un revers qui a encore affaibli sa position”, analysait dimanche le site haïtien Rezo Nodwes.
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