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Après le Brexit, la Turquie accuse l'UE d'islamophobie

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé vendredi que l'islamophobie constituait le principal obstacle retardant l'accession de son pays à l'Union européenne, une situation qui selon lui s'est aggravée avec le Brexit. /Photoprise le 22 juin 2016/REUTERS/Palais présidentiel

ISTANBUL (Reuters) - Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé vendredi que l'islamophobie constituait le principal obstacle retardant l'accession de son pays à l'Union européenne, une situation qui selon lui s'est aggravée avec le Brexit. Dans une déclaration télévisée, le président Erdogan a accusé les instances européennes de se montrer partiales à l'égard de son pays et a prévenu que d'autres nations risquaient de suivre l'exemple de la Grande-Bretagne. "L'attitude actuelle à l'égard de la Turquie est islamophobe et c'est la raison pour laquelle ils retardent notre intégration", a affirmé le président turc. "Si l'Union européenne s'entête dans ses inconsistances et continue dans cette voie, il est inévitable que dans peu de temps elle soit confrontée à de nouveaux départs", a-t-il estimé. Ces déclarations font écho à celles du vice-Premier ministre Nurettin Canikli qui estimait sur Twitter que "la fragmentation de l'Europe était engagée". Le ministre turc des Affaires européenne,s Omer Celik, a jugé pour sa part que la campagne électorale en Grande-Bretagne avait été marquée par l'islamophobie et par des sentiments anti-turcs alimentés par des hommes politiques influents. Les discussions sur l'adhésion de la Turquie à l'UE ont été entamées en 2005 mais n'ont connu depuis cette date que des progrès minimes. Plusieurs Etats européens s'inquiètent de l'intégration d'un pays de 79 millions d'habitants dans le bloc communautaire et font valoir un recul des libertés publiques dans le pays ces dernières années. (Nick Tattersall et Daren Butler, Pierre Sérisier pour le service français)