Après l’élection de Maduro au Venezuela et des émeutes ayant fait 25 morts, l’État réglemente les réseaux sociaux

Au Venezuela, Maduro resserre la vis alors que l’opposition ne reconnaît pas sa réélection.
ALFREDO ESTRELLA / AFP Au Venezuela, Maduro resserre la vis alors que l’opposition ne reconnaît pas sa réélection.

VENEZUELA - Il exige « une main de fer » contre les manifestants qui s’opposent à sa réélection. Nicolás Maduro, 61 ans et ầ la tête du pays depuis 2013, a été réélu le 28 juillet dernier avec 52 % des voix, selon le Conseil national électoral. Mais face à l’opposition qui conteste cette réélection, et aux milliers de Vénézuéliens sortis protester contre son 3e mandat, le président a demandé plus de fermeté aux services de l’État. L’Assemblée nationale s’apprête ainsi à voter une série de lois pour réglementer les ONG et les réseaux sociaux.

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« J’exige de tous les pouvoirs de l’État une plus grande rapidité, une plus grande efficacité et une main de fer face à la criminalité, à la violence et aux crimes de haine. Une main de fer et une justice sévère », a lancé Nicolás Maduro lors d’une réunion devant des hauts responsables du pays. Le dirigeant a rendu responsable la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, des violences, les accusant d’une tentative de « coup d’État ».

Cette tentative de reprise en main cible d’abord les ONG et les réseaux sociaux, puisque le président du Parlement vénézuélien Jorge Rodriguez a annoncé un renforcement des lois les concernant. « Nous avons décidé de suspendre les vacances parlementaires pour approuver un ensemble de lois afin de protéger et de défendre notre population de la haine (...), du terrorisme et de la diffusion d’idées fascistes et d’idées de haine sur les réseaux sociaux », a-t-il affirmé.

L’opposition appelle à manifester

« Chaque pays a son propre modèle pour traiter la question des réseaux sociaux qui infectent la société avec des anti-valeurs », a commenté Nicolás Maduro, grand utilisateur des réseaux, mais qui a suspendu X pour dix jours vendredi 9 août, et qui s’en prend régulièrement à WhatsApp ou TikTok. Cet appel à la fermeté du président Maduro survient alors que l’opposition, qui revendique la victoire, a appelé à manifester à la fin de la semaine.

La suspension de X et la campagne contre les réseaux sociaux sont « une escalade dans le système de censure (...) le gouvernement identifie les réseaux sociaux comme le mécanisme par lequel les gens peuvent obtenir des informations. Cela fait partie de ce chapitre sombre que nous vivons », avait estimé vendredi Giulio Cellini, directeur du cabinet de consultants politiques Logconsultancy.

Maria Corina Machato et Edmundo Gonzalez Urrutia vivent actuellement dans la clandestinité et n’ont pas été vus en public depuis une dizaine de jours. Selon l’opposition, ce dernier a remporté l’élection présidentielle avec 67 % des voix, alors que le Conseil National Électoral n’a toujours pas publié le décompte exact et les procès-verbaux des bureaux de vote.

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