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Après Kunduz, les taliban afghans menacent Ghazni

LES TALIBAN AFGHANS MENACENT GHAZNI

KABUL (Reuters) - Les combats se sont intensifiés lundi autour de Ghazni, chef-lieu de la province afghane du même nom, au sud-ouest de Kaboul, que les taliban menacent à son tour, deux semaines après s'être emparés brièvement de Kunduz, dans le Nord. "Des centaines de taliban ont attaqué sur deux fronts et les combats se poursuivent à sept kilomètres de la capitale de la province", a déclaré à Reuters le gouverneur adjoint Mohammad Ali Ahmadi. "Les taliban avaient l'intention d'attaquer et de prendre la capitale, mais nous étions en état d'alerte et les avons repoussés", a-t-il assuré. Les affrontements sporadiques qui se déroulaient depuis plusieurs jours dans le secteur de Ghazni avaient déjà entraîné la fermeture de la plupart des commerces et des établissements scolaires ainsi que le départ d'une partie de la population vers Kaboul, qui se trouve à 130 km au nord. La milice islamiste, qui gagne du terrain depuis le retrait du gros des forces étrangères, à la fin de l'année dernière, dit avoir coupé la circulation sur l'axe Kaboul-Kandahar, reconstruit avec l'aide de la communauté internationale, qui passe par Ghazni. Une responsable du personnel de l'Onu y a été tué par deux inconnus dans la matinée alors qu'elle se rendait sur son lieu de travail, à Kandahar. "Elle a été blessée mortellement et a succombé à l'hôpital", a déclaré Mujib ur Rahman, porte-parole de l'Onu sur place. Dimanche, trois civils avaient été blessés dans un attentat suicide contre un convoi militaire étranger à Kaboul. Kunduz, prise le 28 septembre par les taliban et reprise le 1er octobre par les forces gouvernementales avec l'appui aérien de l'armée américaine, a été le premier chef-lieu de province à tomber aux mains de la milice islamiste depuis qu'elle a été chassée du pouvoir, fin 2001. Après le retrait des unités combattants de l'Otan, l'espoir d'une solution négociée au conflit s'est évanoui à l'annonce de la mort du mollah Omar, guide suprême du mouvement, dont la succession a donné lieu à une lutte d'influence. Le mollah Akhtar Mansour, qui lui a succédé, a lancé une nouvelle offensive soigneusement coordonnée en direction de Kaboul qui a culminé avec la prise de Kunduz. (Hamd Shalizi, Jean-Philippe Lefief pour le service français)