Après la haute mer, l’espace ? L’appel d’un collectif à agir vite contre les débris

PHOTO COURTESY THE ARTIST, © MICHAEL NAJJAR

“Les constructeurs et les opérateurs de satellites doivent être tenus responsables du danger croissant que représentent les débris spatiaux, affirment des experts. À leurs yeux, un traité mondial juridiquement contraignant doit être élaboré pour protéger l’environnement orbital [de la Terre].” C’est par ces mots que The Guardian évoque l’appel lancé dans les pages de la revue Science par un groupe de scientifiques qui comprend, entre autres, Melissa Quinn, directrice du site de lancement des Cornouailles, et Kimberley Miner, du Jet Propulsion Laboratory, en Californie.

Selon ces scientifiques, il est primordial de ne pas répéter “les erreurs faites dans la protection des océans en ce qui concerne la surpêche, la pollution plastique ou encore l’exploration minière des grands fonds”.

Il faut notamment tirer les leçons du traité sur la haute mer qui, après plus de vingt ans d’efforts sous l’égide des Nations unies, vient seulement d’aboutir. “Si nous sommes trop lents et que nous n’entamons pas cette discussion maintenant, nous courons à la catastrophe”, déclare dans les colonnes du Guardian Imogen Napper, océanographe à l’université de Plymouth, au Royaume-Uni.

Les débris spatiaux, issus de la collision entre objets en orbite et de l’abandon de satellites désuets incapables de revenir dans l’atmosphère pour s’y désintégrer, pourraient finir par évoquer les plaies d’Égypte. D’après une estimation, il y en aurait déjà “en orbite plus de 100 000 milliards”, écrit le quotidien britannique, un nombre qui ne peut qu’augmenter compte tenu des calendriers prévisionnels de lancements des acteurs du secteur.

Pour sa part, l’Agence spatiale européenne comptabilise “seulement” plus de 130 millions de débris en orbite, la majeure partie provenant des satellites – qui en sont aussi les premières victimes. “Aujourd’hui, près de 9 000 satellites orbitent autour de la Terre et, d’ici à 2030, ils seront plus de 60 000”, détaille The Guardian. Cette accumulation menace aussi les équipages de la Station spatiale internationale, qui doit parfois, comme en octobre 2022, engager des manœuvres d’évitement.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :