Après les frappes d’Israël au Liban, la crainte d’une invasion terrestre visant le Hezbollah

INTERNATIONAL - « Nous sommes au bord d’une guerre totale ». Après d’intenses frappes israéliennes dans le Sud-Liban ayant tué près de 500 personnes, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a mis en garde contre une extension du conflit. Sur la scène internationale, la principale crainte est celle d’une invasion terrestre israélienne visant le Hezbollah libanais.

Liban : « 1 100 cibles » et un lourd bilan, ce que l’on sait des frappes israéliennes ce lundi 23 septembre

Dans la nuit de lundi à ce mardi 24 septembre, les attaques transfrontalières n’ont pas diminué. L’armée de l’air israélienne a annoncé avoir attaqué de nombreuses zones du sud du Liban. Dans le même temps, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques à la roquette sur des cibles militaires israéliennes, y compris une usine d’explosifs.

Dans ce contexte, lors de l’Assemblée de l’ONU ce mardi, les États-Unis vont présenter des idées « concrètes » pour faire baisser la tension à la frontière entre Israël et le Liban et éviter une intrusion de Tsahal sur le sol libanais. Remettant en question l’idée que les frappes puissent forcer le Hezbollah à accepter une solution diplomatique, un haut responsable américain a déclaré : « Nous ne pensons pas qu’une invasion terrestre du Liban contribuera à réduire les tensions dans la région, à prévenir une spirale d’escalade de la violence ».

L’armée israélienne « prête » à intervenir militairement

De son côté, l’ancien secrétaire américain à la Défense et ex-chef de la CIA, Leon Panetta, a estimé sur CNN que la situation au Liban avait « franchi un seuil » après que le pays a vécu sa journée la plus meurtrière en près d’un an. Et a renchéri : « nous ne pouvons pas avoir une guerre totale au Moyen-Orient. Pour l’instant, ce n’est ni le bon moment ni le bon endroit et, franchement, tout le monde va payer un prix qui, je pense, sera dévastateur pour l’avenir ».

« Aucun pays n’a à gagner d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient », ont, eux aussi, estimé lundi les États du G7 en marge de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York. Le cycle d’« actions et de réactions risque (...) de plonger tout le Moyen-Orient dans un conflit régional aux conséquences inimaginables », estime dans un communiqué le groupe de pays riches occidentaux.

Si l’Occident s’inquiète autant d’une escalade, c’est parce qu’Israël ne cherche pas à faire descendre la pression. Ce lundi soir, le contre-amiral Daniel Hagari a dit ne pas « exclure » la possibilité d’une opération terrestre au Liban. Interrogé en conférence de presse sur la préparation des Forces de défense israéliennes à une invasion terrestre, ce porte-parole de Tsahal a répondu : « l’armée est totalement prête et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour ramener chez eux tous nos citoyens à la frontière nord en toute sécurité ».

Faire rentrer les populations du nord d’Israël par tous les moyens

Daniel Hagari a réaffirmé qu’Israël « ne cherchait pas la guerre », mais qu’il ferait « tout ce qui est nécessaire » pour assurer la sécurité à la frontière nord du pays. Le retour des populations du nord d’Israël, qui ont fui en raison des affrontements avec le Liban, est un nouvel objectif de guerre de Benjamin Netanyahu.

Plus tôt lundi, le chef de l’état-major général des Forces de défense israéliennes, avait déclaré que l’armée « frappait des cibles et se préparait pour les phases suivantes », sans préciser lesquelles.

Tandis que le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu a justifié les frappes de lundi : « la politique d’Israël n’est pas d’attendre les menaces mais de les anticiper, ce que nous faisons ». À l’adresse du « peuple libanais », il a souligné que la guerre d’Israël « n’est pas contre vous » mais contre le Hezbollah.

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