Après-demain, un système de refroidissement moins polluant que la climatisation ?
L’énergie utilisée pour refroidir les bâtiments représente aujourd’hui 20 % de la consommation électrique mondiale, rappelle une étude publiée dans Science au sujet d’un tout nouveau système de refroidissement. Pour le moment, il ne s’agit que d’un prototype, mais le principe est prometteur.
“Sans pièce mobile, ni liquide dangereux pour l’environnement, ce système pourrait fonctionner avec une efficacité quasiment doublée par rapport au système d’air conditionné standard, ce qui réduirait les besoins en électricité.”
Comment ? Grâce à des matériaux électrocaloriques, c’est-à-dire dont la température peut varier quand ils sont soumis à un champ électrique. Cet effet électrocalorique est connu depuis près d’un siècle, mais ce n’est que récemment que les physiciens imaginent pouvoir en tirer des applications.
Actuellement, les climatiseurs et les réfrigérateurs utilisent principalement des gaz, peu cher et faciles à produire, dont l’expansion et la compression créent du froid. Mais les composés fluorés sont polluants pour l’environnement, et l’énergie nécessaire pour atteindre l’effet attendu est très importante.
Le prototype conçu par des physiciens de l’Institut des sciences et des technologies du Luxembourg est constitué d’un empilement de couches de tantalate de plomb et de scandium plongé dans un bain d’huile de silicone, un liquide diffusant la chaleur ou le froid de manière efficace. Quand un champ électrique est appliqué, les couches de tantalate de plomb et de scandium s’échauffent, puis, quand le champ électrique est supprimé, la température diminue.
L’huile de silicone, elle, se déplace en fonction de la température : dans le dispositif, il y a en permanence une zone froide et une zone chaude, avec une différence d’environ 20 °C entre les deux. “Ces zones peuvent être utilisées comme réservoirs chauds ou froids à partir desquels l’huile peut circuler à travers des tuyaux pour refroidir ou chauffer des pièces ou des objets selon vos besoins”, explique New Scientist, qui rappelle que cela reste expérimental et que le dispositif doit être amélioré, éventuellement en changeant de matériau électrocalorique, pour espérer avoir un avenir. C’est tout de même un premier pas vers une nouvelle génération de climatiseurs.
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