Après la censure de Michel Barnier, plus de 6 Français sur 10 veulent la démission d’Emmanuel Macron
Le président de la République est jugé comme l’un des principaux responsables de la situation politique actuelle et de la censure de son éphémère Premier ministre.
POLITIQUE - Les Français sont partagés sur la motion de censure du gouvernement votée par l’Assemblée, mais 60 % d’entre eux réclament la démission d’Emmanuel Macron, selon trois sondages, l’un Odoxa Backbone pour Le Figaro, l’autre Elabe pour BFMTV et le dernier Harris Interactive pour RTL, parus ce jeudi 5 décembre.
Quand il s’agit de désigner le responsable de cette situation politique chaotique, les Français n’hésitent pas : 41 % à 46 % des Français citent Emmanuel Macron, loin devant « l’ensemble des forces politiques qui ne sont pas parvenues à s’entendre » (29 % pour Odoxa) ou Michel Barnier, cité par seulement 4 % des sondés chez Odoxa et 10 % chez Elabe.
Conséquence ? Le départ du chef de l’État est désormais souhaité par 59 % à 64 % des Français. Si Odoxa compte 5 points de plus qu’en septembre, Elabe note une baisse de deux points par rapport à une enquête réalisée les 26 et 27 novembre. Dans le détail, selon le sondage réalisé par Odoxa, 85 % des sympathisants lepénistes et 83 % de ceux de La France insoumise réclament sa démission. Des chiffres relativement proches de ceux d’Harris Interactive, avec 94 % de sympathisants insoumis pour une démission et 85 % du côté du parti d’extrême droite.
Le gagnant de la séquence est... personne
Pour rappel, en dépit des appels en ce sens qui se multiplient, Emmanuel Macron a exclu toute démission. Depuis l’Arabie saoudite où il était en déplacement le 3 décembre, le président de la République a fait valoir sa réélection en 2022 et assuré qu’il « honorera cette confiance avec toute l’énergie qui est la mienne jusqu’à la dernière seconde pour être utile au pays ».
Selon des indiscrétions dans la presse, le chef de l’État s’est indigné de la censure de son Premier ministre, à laquelle il disait « ne pas croire » encore à la veille du vote. Pourtant, pour les Français interrogés, la censure adoptée mercredi soir est « plutôt une bonne chose » pour 52 % d’entre eux et « plutôt une mauvaise chose » pour 48 % de sondés, deux scores dont les marges d’erreur se recoupent, pour Odoxa. Elabe donne une légère avance aux satisfaits, à 54 %, tout comme Harris, à 53 %.
Selon l’étude réalisée pour BFMTV, 62 % des sondés estiment en outre qu’« en tant qu’opposition, il est normal que la gauche et le Rassemblement national censurent le gouvernement, cela ne veut pas dire qu’ils font alliance », 53 % considérant que « Michel Barnier aurait dû accorder une concession supplémentaire à Marine Le Pen ».
Si le RN sort de cette séquence comme le camp politique « le plus renforcé » pour 34 % des personnes interrogées, devant le NFP (13 %), une majorité de répondants (45 %) estime que c’est « aucun d’entre eux ».
Enquêtes Odoxa, Elabe et Harris réalisées respectivement auprès d’échantillons de 1 002, 1 003 et 1 008 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 4 et 5 décembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points.
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